Le port de sous-vêtements qui rapprochent les testicules contre le corps pourrait ralentir la fabrication de spermatozoïdes.
C’est un fait connu: la qualité du sperme est influencée par de multiples facteurs tels que le tabagisme, l’exposition à des perturbateurs endocriniens ou encore le niveau d’activité physique. A cette liste pourrait bientôt s’ajouter le choix de ses sous-vêtements. Selon une étude publiée dans la revue Human Reproduction, les hommes qui portent des caleçons fabriquent plus de spermatozoïdes que ceux qui utilisent des sous-vêtements moulants. Une observation qui va dans le sens d’un fait déjà connu: la spermatogenèse est sensible à la température. Or la très légère élévation de température qui se produit lorsque les testicules sont plaqués contre le corps suffit à ralentir la spermatogenèse.
Au total, plus de 600 trentenaires ont accepté de participer à l’expérience. Tous pris en charge au sein du service d’assistance à la procréation d’un hôpital de Boston (États-Unis) en raison de problèmes de fertilité au sein de leur couple, ils ont chacun fourni un à deux échantillons de sperme. En parallèle, les médecins leur ont fait remplir un questionnaire dans lequel ils devaient notamment renseigner le type de sous-vêtements le plus fréquemment porté dans les mois précédant l’étude. Pour 53%, il s’agissait de caleçons et pour 47% des sous-vêtements plus serrés (boxer court ou boxer long, slip moulant ou autre).
Des spermatozoïdes plus nombreux et plus mobiles
En ajustant avec d’autres facteurs pouvant influencer la qualité du sperme (la survenue d’un cancer des testicules, une azoospermie, état de santé, niveau d’activité physique, tabagisme, etc.), les adeptes du caleçon ont un sperme contenant en moyenne 25% plus de spermatozoïdes que les autres. Et ceux-ci étaient globalement plus mobiles que les spermatozoïdes des sympathisants du slip. Les analyses ont aussi permis de révéler que les hommes portant des sous-vêtements serrés sécrétaient plus d’hormones folliculo-stimulantes (FSH), qui stimulent la production de spermatozoïdes. D’après les chercheurs, il s’agit là d’une manière de compenser une température trop élevée pour les testicules.
Plusieurs études ont déjà montré que la fabrication de spermatozoïdes ne peut se faire au-delà de 35°C. Une particularité qui a donné l’idée à un médecin du CHU de Toulouse de mettre au point un slip contraceptif. Aussi appelé «slip chauffant», il plaque les testicules contre le corps, ce qui a pour effet de faire passer leur température de 34 à 37 degrés, et donc d’empêcher la fabrication de spermatozoïdes. Bonne nouvelle: cette infertilité est temporaire et le mécanisme se remet parfaitement en route dans les 6 mois après l’arrêt du port du slip. Une centaine d’hommes l’a expérimenté depuis 2010, mais aucune étude n’a encore été publiée.