Pour affronter la Nouvelle-Zélande en quart de finale de la Coupe du monde, Philippe Saint-André a opté pour Morgan Parra à la mêlée. Rory Kockott est remplaçant alors que Sébastien Tillous-Borde a été relégué en tribunes.
C’était la grande interrogation de la composition du XV de France. Qui de Morgan Parra ou Sébastien Tillous-Borde allait être titularisé à la mêlée pour affronter la Nouvelle-Zélande ? Après avoir aligné à trois reprises Sébastien Tillous-Borde face à l’Italie, le Canada et l’Irlande, Philippe Saint-André a tranché en faveur du demi de mêlée clermontois, Morgan Parra.
Si PSA avait jusqu’à présent misé sur la continuité dans ce Mondial, le sélectionneur tricolore a changé la donne. Exit Mathieu Bastareaud, Damien Chouly et Sébastien Tillours-Borde, place à Alexandre Dumoulin, Bernard Le Roux et donc Morgan Parra. Des choix forts à l’heure où l’équipe de France s’apprête à jouer les All Blacks en quart de finale. Mais nul doute que le principal ajustement stratégique repose sur la titularisation de ce dernier, qui avait dû se contenter de jouer les seconds rôles jusque-là.
Le choix du leadership
Destin cruel en tout cas pour le Toulonnais (30 ans, 19 sél.), titulaire de 10 des 13 dernières rencontres des Bleus. Auteur de performances mitigées depuis le début de la compétition, Sébastien Tillous-Borde a perdu son rôle de pièce-maîtresse de l’ossature dégagée par Philippe Saint-André. Le sélectionneur tricolore lui préfère désormais l’expérience de Morgan Parra (26 ans, 64 sélections), qui retrouve donc le devant de la scène au côté de Frédéric Michalak. Cette charnière expérimentée pourrait cependant manquer de certains automatismes alors que les deux joueurs ne seront alignés que pour la troisième fois ensemble.
Mais avec deux profils opposés, Philippe Saint-André a fait le choix du leadership. Si le Toulonnais est souvent loué pour ses qualités physiques et sa capacité d’être le neuvième avant, Morgan Parra est reconnu par ses pairs comme un joueur complet et un véritable meneur. Morgan, c’est un leader naturel. C’est un joueur qui a besoin de driver ses gros et qui a une très bonne connexion avec son demi d’ouverture, détaille Wesley Fofana lors du point presse. Ce caractère de grande gueule, associé à mental d’acier et à un jeu plus spontané, ont poussé l’encadrement du XV de France à de nouveau faire confiance à l’ancien Berjallien. Surtout que ce dernier, arrivé en 2008 en Bleu, était de la partie lors de la dernière Coupe du monde. Une expérience indéniable alors que seulement six joueurs du groupe France étaient du voyage en Nouvelle-Zélande en 2011.
Un bon pied gauche
En outre, Morgan Parra bénéficie d’un avantage certain : le jeu au pied. Si PSA a vanté les mérites de Frédéric Michalak dans ce secteur de jeu avant même le début de la compétition, le sélectionneur s’offre une option supplémentaire en titularisant le Clermontois. Face aux perches, le demi de mêlée tricolore pourrait être une solution supplémentaire, de même que dans le jeu d’occupation en alternant avec Scott Spedding et Brice Dulin, par exemple.
Dès lors, qui mettre sur le banc des remplaçants ? En préférant Rory Kockott à Sébastien Tillours-Borde dans le rôle de joker de luxe, Philippe Saint-André affirme sa politique de prendre le maximum de points au pied de la première à la dernière minute. Non buteur, l’entrée de Sébastien Tillous-Borde aurait privé le XV de France d’un buteur de rechange en cas de défaillance ou de fatigue. Contrairement au demi de mêlée d’origine sud-africaine qui a déjà prouvé sa fiabilité dans ce domaine au Castres Olympique. La titularisation de Morgan Parra coûte donc très cher à Sébastien Tillous-Borde qui passe du statut de titulaire indiscutable à celui de spectateur pour le quart de finale tant attendu contre les All Blacks.