À partir du 1er juillet 2023, Claudine Gay, doyenne de la plus grande faculté d’Harvard, deviendra présidente de la prestigieuse université figurant en tête du classement Shangaï depuis vingt ans.
Claudine Gay, 52 ans, s’apprête à devenir présidente de l’université Harvard, prestigieuse université fondée en 1636. L’annonce a été publiée sur le site Web de l’université le jeudi 15 décembre, après un long processus de recrutement sur plus de 600 candidatures.
Succédant ainsi à Lawrence Bacow, restée poste pendant cinq ans et fils d’une survivante du camp de concentration d’Auschwitz veut se concentrer sur sa vie de famille. Dans un message adressé aux étudiants, il avait annoncé son départ en juin.
Ses origines
Originaire de New York, Claudine Gay est la fille d’un employé du US Army Corps of Engineers et d’une infirmière, tous deux venus d’Haïti.
Parlant de ces parents, elle confiera a la Harvard Gazette qu’ils sont venus aux Etats-Unis avec presque rien et ils sont allés à l’université tout en élevant la famille car pour eux, l’éducation ouvrait toutes les portes.
Son cursus
Claudine Gay a poursuivi ses études à l’Université de Stanford après avoir obtenu l’équivalent d’un baccalauréat à Phillips Exeter Academy, un lycée privé du New Hampshire, en 1988. D’ou elle obtient son baccalauréat en économie en 1992, remportant en même temps le prix Anna Laura Myers pour la meilleure thèse de premier cycle.
Elle découvre ensuite les sciences politiques à l’université d’Harvard, où elle rédige sa thèse, qu’elle termine en 1998, recevant le prix Toppan du meilleur thèse en science politique.
Reconnue pour son travail en sciences sociales et politiques, elle devient professeur titulaire à Stanford puis recrutée par l’université de Harvard où elle devient professeur d’études africaines et afro-américaines en 2007.
Apres avoir été la la première femme à diriger la faculté des sciences sociales d’Harvard en 2015, en prenant la direction de l’Université de Harvard, Claudine Gay deviendra la première femme présidente noire et la deuxième femme présidente de l’histoire.
Drew Faust a été la premiere et a avait dirigé l’université pendant 11 ans de 2007 à 2018.
Selon le Wall Street Journal, la dotation de l`université s’élevait à 50,9 milliards de dollars au 30 juin. Cest donc un poste particulièrement exposé avec un budget colossal que va occuper la chercheuse.
Ses initiatives
Elle est a l’initiative d’un programme sur l’inégalité à Harvard Intitulé “Inequality in America” visant à financer et mener des recherches multidiscplinaires sur les inégalités sociales et économiques, comprenant également un volet de soutien postdoctoral. Avec plus de 70 membres du corps professoral affiliés, c’est un succès pour elle dont les recherches sur l’intérêt des minorités raciales pour la politique et l’intérêt des minorités raciales pour la politique.
Plusieurs professeurs éminents de sa faculte ont été accusés d’agression sexuelle par plusieurs étudiantes cette année, certaines plaintes faisant état d’agressions d’il y a des décennies.
Claudine Gay n’a pas hésité à leur imposer des sanctions administratives et à les expulser du campus dont elle avait la charge.
Ses défis
L’Université de Harvard attend une décision de la Cour suprême des États-Unis à la suite d’une plainte déposée en 2014 par un groupe intitulé StudentsforFairAdmissions, traduisible par étudiants pour une admission équitable.
Accusant l’école d’utiliser des coups de pouce, consistant à accroître la diversité raciale au sein de ses classes. L’objectif étant de corriger les inégalités issues du passé ségrégationniste des Etats-Unis et d’augmenter la part des étudiants noirs, hispaniques ou amérindiens dans l’enseignement supérieur. sauf que Claudine Gay a déjà annoncé qu’elle ne changerait pas la procédure, laissant de côté la majorité conservatrice àla Cour Suprême américaine, qui veut obliger Harvard à modifier sa politique d’admission.
Un bras de fer à l’horizon pour son entrée en fonction.