Alors qu’il a déjà près de 300 chansons à son répertoire, l’artiste sort un nouvel album, Treizième Apôtre.
Jeune Afrique : Vous avez annoncé que ce serait votre dernier album composé uniquement de chansons inédites. Pourquoi ?
Koffi Olomidé : En matière de musique, particulièrement dans mon pays, le Congo, la retraite n’existe pas. Personne ne tire sa révérence. J’ai composé un peu moins de 300 chansons. Lors de mes concerts, mon problème numéro un, c’est le choix des titres… À chaque fois, on me demande des chansons que j’ai écrites vingt ans plus tôt, alors que j’en ai sorti il y a moins de deux ans. Je ne vais donc plus faire de nouvelles chansons. Cela me donnera le temps d’exécuter presque toutes mes compositions lors de mes concerts.
Je chante l’amour, je me fais un peu l’avocat de la femme, parce que la vie, c’est la femme, après Dieu
Comment voyez-vous votre avenir ?
J’ai créé le label Koffi Central, qui a produit l’album Treizième Apôtre. Avec ce label, je vais essayer d’aider les jeunes, les encadrer, etc. Faire de la vraie production, c’est-à-dire accompagner les artistes depuis la création de la chanson jusqu’au tournage du clip, voire jusqu’à la promotion de l’œuvre. Mais que mes fans soient rassurés : je vais continuer à me produire sur scène avec mon orchestre, le Quartier latin international. D’ailleurs, l’album que Koffi Central produira après Treizième Apôtre sera celui du groupe. Je continue à faire mon métier.
Que contient votre nouvel album ?
Le treizième apôtre, c’est moi, l’auteur de l’album. Jésus est en moi depuis toujours. Je suis tout ce que je suis grâce à Dieu, grâce à Jésus. Jésus ne pouvait pas avoir que ses 12 apôtres blancs. L’album est un coffret de 4 CD et 36 chansons. Il y a aussi des moments de danse, d’ambiance, comme on les aime en Afrique. Il doit y avoir 6 à 7 morceaux de ce type, qui accompagnent la trentaine de chansons chantées, pensées et arrangées. Il y a des ballades, des mélodies, etc. C’est le Koffi crooner. Je chante l’amour, je me fais un peu l’avocat de la femme, parce que la vie, c’est la femme, après Dieu.
Tous les matins au Congo, il y a de nouveaux pasteurs, des gens qui nous racontent des histoires
Le treizième apôtre, un Noir… Cet album ne risque-t-il pas de vous attirer les foudres d’une frange de l’Église ?
Je m’en moque. Je suis sûr que Jésus est content là où il est. Je suis son petit frère. Il a un adepte, un disciple, un apôtre. La foi est une question entre l’homme et Dieu. Entre l’âme de l’homme, le cœur de l’homme et Dieu. Tous les matins au Congo, il y a de nouveaux pasteurs, des gens qui nous racontent des histoires. Des gens qui se font de l’argent avec le business de Dieu en disant qu’ils sont ses serviteurs. Ce que je fais, je le fais pour Dieu. Je suis un enfant de Dieu. D’ailleurs, si Dieu n’était pas d’accord avec ce que je fais, cela se serait déjà arrêté.
Seriez-vous encore disposé à chanter pour des hommes politiques ?
Quand on est embauché pour chanter, cela ne veut pas dire qu’on est engagé politiquement. Les chauffeurs qui conduisent les hommes politiques ne sont pas forcément de leur parti. Pas plus que les cuisiniers qui leur font à manger. Les chanteurs qui chantent pour les hommes politiques le font parce qu’ils sont sollicités. C’est une prestation de services.
Je le dis haut et fort : je suis complètement innocent
Vous avez des démêlés avec la justice française. Où en est la procédure ?
Avec mes avocats, nous nous battons pour démontrer que c’est une machination. Ça avance plutôt bien. Je le dis haut et fort : je suis complètement innocent. C’est un tissu de mensonges, et c’est très grave.