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Violents affrontements dans le centre du Bénin entre armée et manifestants

Tension maximale, samedi, au Bénin après plusieurs jours d’échauffourées entre les autorités et des manifestants à Cotonou et dans le centre du pays. La situation est agitée depuis les législatives dont l’opposition a été écartée.

Les manifestations et la tension au Bénin

Les manifestations et la tension au Bénin se poursuivent depuis les élections du 28 avril. Ici, des manifestants dans les rues du quartier de Cadjehoun, à Cotonou, le 2 mai 2019. Yanick Folly, AFP

La tension restait au maximum vendredi 14 juin au Bénin, après plus de quatre jours d’affrontements entre l’armée et des manifestants, notamment dans les villes centrales de Savè et Tchaourou, ville d’origine de l’ancien président Thomas Boni Yayi, selon l’AFP qui cite des témoins.

Dans des scènes de violences extrêmes, l’armée aurait tiré à balles réelles, selon un élu municipal. Les forces armées sont présentes partout dans la commune et sur la route principale entre Tchaourou et Parakou pour essayer de dégager les barricades mises en place par des manifestants pro-Yayi, a-t-il ajouté, sous couvert d’anonymat.

Le pays est en proie à une crise politique depuis les élections législatives du 28 avril, dont l’opposition avait été écartée pour des raisons administratives, ne pouvant présenter de candidat.

L’ancien président Yayi appelle la population au soulèvement

L’ancien président Yayi, devenu le symbole de l’opposition au régime depuis qu’il dénoncé un coup d’État électoral, a appelé la population à se soulever et appelé le chef de l’État, Patrice Talon, à annuler le processus électoral. Les 1er et 2 mai, des centaines de personnes s’étaient rassemblées autour du domicile de Boni Yayi à Cotonou, craignant qu’il ne soit arrêté.

Car le domicile de l’ancien président de 66 ans est cerné par les forces de l’ordre depuis le 1er mai. Selon ses proches, celui qui a dirigé le Bénin d’avril 2006 à avril 2016, avant l’élection de Patrice Talon, est en danger. Depuis, ses partisans bloquent la grande route nationale, artère qui relie Cotonou, dans le sud du pays, à Parakou, dans le centre, en passant par Savè, puis Tchaouarou. L’armée a répondu par un déploiement massif.

Ce vendredi, plusieurs membres de l’armée auraient été blessés et admis dans un hôpital à Parakou, selon un médecin sur place joint au téléphone par l’AFP, mais qui n’a pas souhaité donner de bilan exact. Aucune information officielle n’était disponible sur le bilan des affrontements.

Selon le maire de Savè, Timothée Biaou, contacté par l’AFP, les jeunes ont rétabli les barrages ce matin (vendredi) sur la route entre Cotonou et Parakou. Hier soir (jeudi), la police républicaine a tiré à balles réelles et il y a eu deux blessés graves, a-t-il affirmé, revenant sur les propos diffusés dans la presse locale selon lesquels il y aurait deux un mort.

Des photos et des vidéos de manifestants blessés ainsi que des soldats circulaient sur les réseaux sociaux, faisant état de très fortes altercations sur la route principale, bloquée par les manifestants.

Des manifestants bloquent une route majeure depuis plusieurs jours

Ces derniers réclament la levée des barrages autour du domicile de Boni Yayi et la libération de leurs frères avant de libérer la route (…) bloquée à hauteur de Tchaourou, a expliqué à l’AFP un proche de l’ancien président. Son domicile à Cotonou, la capitale économique, est toujours cerné par les forces de l’ordre.

Selon RFI, ces affrontements sont survenus lorsque des renforts militaires en route pour Tchaourou sont passés dans la vile de Savè, pour dégager les barrages qui bloquaient depuis plusieurs jours cette route majeure qui relie le Nord au Sud et l’une des voies conduisant vers le Niger et le Burkina.

La répression des manifestations par l’armée a déjà fait au moins quatre morts par balles, selon Amnesty International, sept selon l’opposition, et de nombreux blessés à travers le pays. Des ONG de défense des droits humains ont dénoncé le tournant autoritaire du président Patrice Talon, élu en avril 2016, dans un pays qui a longtemps été considéré comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest.

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