Le milliardaire américain George Soros, connu pour son flair d’investisseur, a estimé le 8 janvier que les fortes turbulences sur les marchés mondiaux, déclenchées par le ralentissement chinois, pourraient être le signe d’une nouvelle crise financière rappelant celle de 2008.
S’exprimant lors d’un forum d’investisseurs à Colombo au Sri Lanka, l’investisseur a estimé que les difficultés de la Chine et les dévaluations successives de sa monnaie fragilisaient la stabilité financière internationale. Ces déclarations interviennent alors que les marchés étaient sévèrement secoués jeudi une nouvelle fois par la déroute boursière en Chine (-7%) où la séance a duré moins d’un quart d’heure.
Malheureusement, la Chine a un très gros problème d’ajustement, a de nombreux choix à faire et peut transférer ses problèmes au reste du monde en dévaluant sa monnaie et c’est ce qu’elle fait, a dit le financier. Un affaiblissement du yuan chinois a infligé des pressions déflationnistes au reste du monde, a-t-il ajouté devant le Sri Lanka Economic Forum.
La dévaluation du yuan chinois déstabilise l’économie mondiale
Nous faisons face à un très grave problème d’ajustement qui est assez récent et je dirais que cela équivaut à une crise et nous en sommes au début.
Quand je regarde les marchés financiers, je vois une situation sérieuse qui me rappelle la crise que nous avons eue en 2008. Le milliardaire d’origine hongroise a indiqué qu’il avait recommandé à ses équipes de se montrer très prudentes dans les décisions d’investissement.
Il a averti que les pressions déflationnistes pourraient aboutir à un cercle vicieux. La baisse des prix peut être bonne pour les consommateurs à court terme mais s’avérer dangereuse s’ils se mettent à retarder leurs achats dans l’espoir d’un recul supplémentaire des prix, ce qui peut pousser les entreprises à retarder leurs investissements.
La baisse des prix décourage les dépenses et les investissements
Au lieu de dépenser leurs revenus, ils vont réduire leur endettement car ils pourront acheter des biens moins chers l’an prochain que cette année.
Les liquidités sont devenus une forme d’investissement attractive et c’est très mauvais pour les marchés financiers. Le système bancaire qui a prêté beaucoup d’argent aux pays en développement fait maintenant marche arrière, a poursuivi Soros.
Il a mis en garde le Sri Lanka, qui sort d’une longue guerre civile, contre les espoirs d’afflux de capitaux étrangers et a recommandé un renforcement de son économie. Je suis désolé de devoir être un porteur de mauvaises nouvelles car vous devez affronter une situation internationale très difficile, a-t-il dit.