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Moctar Ouane: qui est le nouveau Premier ministre du Mali

Réputé neutre et indépendant, sans affiliation politique connue, le diplomate de 64 ans n’est pas pour autant un inconnu du sérail.

Moctar Ouane
Le Premier ministre de la Transition au Mali | AFP

Le nouveau chef du gouvernement malien a été plusieurs fois ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale dans les gouvernements d’Ousmane Issoufi Maïga et de Modibo Sidibé durant la présidence d’Amadou Toumani Touré.

Avant cela, il a été ambassadeur du Mali auprès des Nations Unies de 1995 à 2002. Moctar Ouane, a aussi servi comme conseiller diplomatique auprès de l’ancien président Moussa Traoré (1990 à 1991), récemment décédé.

Depuis 2016, il était délégué général à la paix et à la sécurité de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), après avoir rejoint l’organisation régionale en 2014 en tant que conseiller diplomatique.

Le nouveau Premier ministre du Mali est titulaire d’une Licence en Droit public, et d’une Maîtrise en Relations internationales et Administration publique obtenues à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar en 1982.

Il poursuivra ses études 10 ans plus tard à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) de Paris. Marié et père de trois enfants, il parle couramment le français, l’anglais, le bambara, et le peul.

Moctar Ouane est présenté comme un technicien hors pair de la diplomatie et des relations internationales notamment sur les questions de paix et de sécurité. Pour le journaliste et analyste politique Alexi Kalambri, il est l’homme de la situation.

Pour diriger un gouvernement dans l’attelage actuel mené par la junte. Avec un Président plus ou moins militaire et un vice-président militaire, il fallait un diplomate. Il est équidistant de toutes les parties et peut aider à arrondir les angles entre la junte et le M5 RFP, dit-il.

Moctar Ouane a la lourde charge de conduire l’organisation d’élections transparentes et crédibles mais aussi de poser les premiers actes de la refondation du pays qui passe forcément par de nombreuses réformes.

Des réformes nécessaires

Des chantiers importants attendent la transition. Elle est censée lutter contre le terrorisme et ramener la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire, dont plus de 50 % est aujourd’hui contrôlé par des groupes djihadistes.

L’organisation d’élections crédibles, est cependant la plus importante des missions qui lui sont assignées et avec elle, la correction des anomalies contenues dans le fichier électoral et dénoncées par l’opposition. Tout cela ne sera pas possible sans une révision en profondeur de la constitution malienne.

En 2012, on a eu un coup d’Etat, 8 ans après on a eu un autre coup d’état. Donc, si on n’arrive pas à réviser la constitution, qu’on n’arrive pas à avoir un fichier électoral consensuel avec un seul organe qui s’occupe des élections, la crise peut subsister et ce n’est pas souhaitable, prévient le sociologue Bréma Elie Dicko.

La lutte contre la corruption et la résolution de la crise scolaire sont autant d’impératifs pour le régime intérimaire.

« Il faut travailler à résoudre rapidement la question de l’école malienne parce que le pays a une population très jeune, 65 % de la population a moins de 25 ans. 

La grève des enseignant a duré 7 mois cette année contre 2 mois l’année dernière, il n’est pas exclu qu’elle reprenne en janvier 2021 si rien n’est fait », commente le sociologue Bréma Elie Dicko.

Les sanctions

Le Mali est embourbé dans une crise économique depuis plusieurs mois. Aujourd’hui, le pays est sous le coup d’un embargo.

Le colonel Assimi Goita a appelé la Cedeao à la levée du blocus sur les échanges commerciaux et financiers imposé au pays depuis le 20 août et à une réouverture des frontières avec ses voisins.

La nomination d’un Premier ministre civil était la condition sine qua non pouvant amener à la levée des sanctions. Chose désormais faite avec l’arrivée de Moctar Ouane à la primature.

Mais les Etats ouest-africains réclament aussi la publication de la Charte de la transition, document élaboré par la junte pour encadrer la gestion le pouvoir dans les prochains mois et présenté comme le résultat de concertations menées avec les partis et la société civile.

Les autres exigences de l’organisation sous régionale sont la dissolution de la junte, et la libération des personnalités civiles et militaires en détention depuis le coup d’Etat du 18 août.

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