Ce vendredi 17 juin 2022, la ministre de l’Intérieur Britanique Priti Patel a annoncé la signature du décret d’extradition du fondateur de Wikileaks aux États-unis.
Julian Assange est poursuivi par les États-unis de fuite massive de documents confidentiels qui constitue plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Il risque d’écoper 175 ans de prison.
C’est la suite d’un long bras de fer judiciaire à rebondissements que la justice britanique, depuis le 20 avril dernier avait formellement donnée son feu vert pour remettre le fondateur de Wikileaks à la justice américaine.
Pour rendre cela effective, il revenait à la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel de signer un décret d’extradition, chose faite ce vendredi.
Pour justifier l’acte de Londre, un porte parole du ministère de l’Intérieur a souligné dans un communiqué que l’extradition de Julian Assange n’était pas « incompatible avec ses droits humains, y compris son droit à un procès équitable et à la liberté d’expression » et qu’aux États-Unis il serait « traité de manière appropriée, y compris en ce qui concerne sa santé ».
Des organisations de défense de la liberté de la presse ont deja donné de la voix en s’opposent à cette extradition. Parmi lesquelles on enregistre Reporters sans frontières et Amnistie internationale.
Pour la secrétaire générale d’Amnistie internationale Agnès Callamard, l’extradition de Julian Assange risque de le mettre « en grand danger et enverrait un message effrayant aux journalistes du monde entier ».
Wikileaks dénonce la decision de Londre la qualifiant de jour sombre pour la liberté de la presse. Il annonce que Julian Assange ferait appel devant la Haute Cour. Il a un délai de 14 jours pour le faire.
Pour rappel, Assange est détenu depuis trois ans à la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres.
Il a épousé en mars Stella Moris. De cette union naquit deux petits garçons, conçus lorsque Julian Assange vivait à l’ambassade d’Équateur à Londres, d’ou il passé sept ans.
Stella Moris est une avocate sud-africaine d’une trentaine d’années. Dans un communiqué ce vendredi, elle a declaré que quiconque dans ce pays se soucie de la liberté d’expression devrait avoir profondément honte que la ministre de l’Intérieur ait approuvé l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis, le pays qui a comploté son assassinat.
Poursuivant que Julian n’a rien fait de mal. Il n’a commis aucun crime et n’est pas un criminel. Il est journaliste et éditeur, et il est puni pour avoir fait son travail.
Stella Assange et WikiLeaks ont souligné que ce « n’est pas la fin du combat. Ce n’est que le début d’une nouvelle bataille juridique ».
Si l’autorisation de faire appel est accordée, l’audience pourrait ne pas avoir lieu avant début 2023 a confié Kate Goold, associée du cabinet d’avocats Bindmans et spécialisée dans les affaires d’extradition.
Dans le cas contraire, l’extradition pourrait être retardée pour des raisons de santé si Julian Assange « est trop malade, par exemple, s’il n’est en état de prendre l’avion ».