Des attaques d’une ampleur inédite pour le Burkina Faso. 29 personnes, dont de nombreux étrangers, ont été tuées vendredi 15 janvier dans des attentats contre un hôtel et un restaurant de Ouagadougou, capitale de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest. Il y aurait par ailleurs une trentaine de blessés. 176 personnes ont été secourues, parmi lesquelles figutre le ministre du Travail Clément Sawadogo.
La plupart des tués sont des Blancs, a indiqué une source proche du parquet, selon laquelle au moins cinq Burkinabè figurent aussi parmi les victimes. Ces dernières seraient de 18 nationalités différentes, d’après une source sécuritaire burkinabè. Six Canadiens Québécois, deux Suisses et un Américain figurent parmi les morts, ont annoncé respectivement les autorités de ces pays. Deux Français et un Portugais travaillant en France ont aussi été tués.
Trois collègues de travail du Val d’Oise
Les victimes françaises sont originaires de l’Oise et étaient collègues de travail, a-t-on appris auprès de la maire de Beauvais, préfecture de ce département, Caroline Cayeux. Il s’agit de deux personnes originaires de l’Oise. Elles travaillaient toutes deux pour la société de transport Scales, spécialisée dans les transports exceptionnels et basée à Saint-Ouen-l’Aumône (Val d’Oise), a déclaré Caroline Cayeux en évoquant deux des victimes, Eddie Touati et Arnaud Cazier.
Je connaissais des membres de la famille d’une des victimes, des gens sympathiques. L’un de ces membres est restaurateur dans le Beauvaisis. Je suis effondrée, a-t-elle ajouté. Cette famille est originaire du village rural de Fontaine-Saint-Lucien, à 10 km de Beauvais. Eddie Touati, 54 ans, père de deux enfants, tué samedi à Ouagadougou, n’y habitait cependant plus mais y revenait souvent, selon Caroline Cayeux. Une partie de sa famille habite Beauvais.
Il travaillait comme responsable d’équipe chez Scales, a précisé la maire de Beauvais dans un communiqué publié dans la nuit. C’était un proche d’un club de moto de Beauvais, le Liovette Moto Club, a-t-elle ajouté. Il avait partie de l’équipe dirigeante (de ce club, ndlr) et avait également suivi une formation de directeur de course, selon le communiqué. Sur Twitter, le député de l’Oise Olivier Dassault lui a rendu hommage.
La seconde victime, Arnaud Cazier, 41 ans, marié et père d’une fille, habitait une autre petite commune, Crillon, à 17 km de la préfecture de l’Oise. Les deux hommes étaient en voyage d’affaires, dînaient ensemble dans le restaurant Le Cappuccino, prisé des Occidentaux et devaient rentrer en France dimanche soir, conclut le communiqué.
Comme l’ont rapporté plusieurs médias, une troisième victime de ce groupe de collègues est à déplorer. Comme le rapporte RTL, il s’agit d’Antonio Basto dont le décès a été confirmé par la famille. Âgé de 52 ans, Antonio Basto résidait à à Bosc-Hyons, en Seine-Maritime, et travaillait également pour la société Scales, rapporte Le Parisien.
Dimanche matin, la direction de la société Scales a confirmé le décès d’Antonio Basto, précisant que cet homme était de nationalité portugaise. Nous confirmons le décès de nos collaborateurs Messieurs Arnaud Cazier, Eddie Touati, de nationalité française et Antonio De Oliveira Basto, de nationalité portugaise, partis en mission au Burkina Faso pour le compte de notre entreprise, a déclaré dans un communiqué le président de Scales, Thierry Costard.
Toutes nos pensées leur sont évidemment destinées, ainsi qu’à leurs familles dont nous partageons l’immense tristesse et que nous soutiendrons tous ensemble dans cette terrible épreuve, a ajouté le président de cette PME de transports exceptionnels basée à Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise).
Un couple d’Australiens enlevés
Quant aux jihadistes, tous des hommes, leurs corps ont été identifiés, a précisé samedi dans la soirée Simon Compaoré. Ils ont péri au cours de l’assaut mené par les forces de l’ordre burkinabè, appuyées par des forces spéciales françaises et américaines. Le ministre de la Sécurité intérieure a précisé que les assaillants étaient très jeunes -le plus âgé ne doit pas avoir plus de 26 ans- et qu’ils étaient arrivés à bord de véhicules immatriculés au Niger.
Par ailleurs, un couple d’Australiens a été enlevé vendredi dans le nord du Burkina Faso, un rapt revendiqué samedi par un responsable du groupe jihadiste malien Ansar Dine. Selon lui, les deux étrangers sont aux mains de jihadistes appartenant à l’Emirat du Sahara, un groupe lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Notre poste diplomatique à Accra, au Ghana, travaille avec les autorités locales au sujet d’un enlèvement présumé, a déclaré à l’AFP un porte-parole australien des Affaires étrangères, sans autre précision.