Directeur général délégué d’Orange, et notamment en charge des investissements dans les startups, Pierre Louette annonce dans nos colonnes la création d’un fonds spécialement dédié aux jeunes pousses africaines.
Doté de 50 millions d’euros, celui-ci doit permettre à l’opérateur historique de saisir les opportunités de la transformation digitale à l’oeuvre sur ce continent. Et ce, dans des secteurs aussi variés que le paiement, la santé, l’énergie, la santé ou l’éducation.
LA TRIBUNE – Vous lancez Orange Digital Ventures Africa. De quoi s’agit-il ?
PIERRE LOUETTE – En complément de notre structure de capital-risque Orange Digital Ventures de 100 millions d’euros créée il y a deux ans, nous avons décidé de lancer un programme d’investissement uniquement dédié aux startups africaines, d’un montant de 50 millions d’euros, sous la houlette de notre structure Orange Digital Investment, qui regroupe toutes nos participations dans le digital (y compris Deezer et Dailymotion). La moitié de cette enveloppe sera investie dans des fonds de fonds spécialisés dans le digital sur ce continent. Nous allons gérer cet argent avec deux partenaires : les fonds Partech Ventures et AfricInvest, qui est basé en Tunisie. L’autre moitié de ces 50 millions nous permettra d’investir en direct, à travers une nouvelle structure, Orange Digital Ventures Africa, dans des entreprises que nous aurons nous-mêmes sélectionnées dans des secteurs qui nous tiennent à cœur, comme la santé ou les télécoms. L’objectif est de cibler des startups déjà assez matures, ce ne sera pas de l’amorçage, mais des tickets allant jusqu’à 3 millions d’euros au premier tour de table.
Aurez-vous une équipe sur place ?
Au mois de septembre, nous disposerons d’une petite équipe de deux ou trois personnes à Dakar. Nous sommes très bien implantés au Sénégal avec Sonatel et nous avons un incubateur Orange Fab sur place. Cette équipe locale sera très agile : elle bénéficiera, comme un vrai fonds, d’une certaine indépendance pour investir de son propre chef jusqu’à un certain seuil. L’objectif est de pouvoir réagir très vite au gré des opportunités et de se comporter comme un fonds, sans en être un juridiquement. Si une société nous sollicite, nous nous engageons à lui répondre en moins de 30 jours.
Dans quels types de startups voulez-vous investir ?