La Coupe du monde peut-elle échapper aux Américaines? La Team USA remet son titre en jeu ce dimanche (17H00 locales, 15h00 GMT) en finale à Lyon face aux Néerlandaises, championnes d’Europe, pour conclure en beauté un Mondial féminin en France, qui aura suscité un engouement inédit.
La joueuse phare des Pays-Bas Lieke Martens, gênée par une blessure à un orteil, est bien titulaire pour la rencontre. Tout comme la capitaine américaine Megan Rapinoe, qui avait manqué la demi-finale contre l’Angleterre à cause de douleurs aux ischio-jambiers.
Dès dimanche matin, les supporters se sont rassemblés autour de la Place Bellecour pour préparer la fête. Nous sommes surexcitées, prêtes, confiantes, assurément, lance Jenna, venue de New-York avec une amie, face à de nombreux Néerlandais, en orange de la tête aux pieds.
Plusieurs personnalités sont attendues en tribunes au stade, parmi lesquelles le roi des Pays-Bas Willem-Alexander et le président français Emmanuel Macron. L’attaquant Kylian Mbappé figure aussi sur la liste des VIP.
Les Néerlandaises seront clairement outsiders. Ce statut nous convient. Ce sera difficile, mais nous gardons une possibilité de l’emporter, veut croire la sélectionneuse des Oranje, Sarina Wiegman.
Sur le papier, difficile d’imaginer un faux-pas des Etats-Unis, la nation la plus titrée du football féminin avec ses trois Coupes du monde (1991, 1999 et 2015) et quatre médailles d’Or olympiques (1996, 2004, 2008, 2012).
Là-bas, le soccer féminin est populaire depuis bien longtemps, comme le montrent les 20.000 supporters américains attendus au stade. Il puise ses racines dans un puissant système universitaire et ses programmes sportifs dédiés aux étudiantes.
Aux Pays-Bas, l’engouement est autrement plus récent. Il date de 2017, l’Euro remporté à domicile qui a créé autour de cette équipe une immense attente et même une forme de pression, comme l’avait confié devant la presse l’attaquante Vivianne Miedema.
Première
Les joueuses de Sarina Wiegman, sans vraiment bien jouer, ont eu le mérite d’assumer leur statut pour se hisser jusqu’à cette finale de Mondial, la première de leur histoire.
On est vraiment fières d’avoir fait un si bon travail jusqu’à maintenant… Nous sommes championnes d’Europe et nous avons encore faim de titres, a souligné la milieu de terrain Sherida Spitse, l’une des meilleures joueuses de l’équipe.
Les Pays-Bas ont eu du mal lors de la pénible demi-finale contre la Suède, remportée après prolongation grâce à un but salvateur de Jackie Groenen mercredi.
La veille, les Américaines avaient encore fait très forte impression. Même la gardienne Alyssa Naeher, considérée pourtant comme le point faible, s’était offert le luxe d’arrêter un penalty contre les Anglaises (2-1).
La charismatique attaquante Megan Rapinoe, blessée, n’était pas là, mais fête son retour pour la finale pour continuer à faire trembler les filets et distiller ses punchlines devant la presse, après ses prises de position contre Donald Trump.
Manque de respect
Samedi, c’est à la Fifa qu’elle s’est attaquée, en dénonçant un manque de respect pour le football féminin. La raison de ce coup de sang? Le fait qu’il y ait trois finales dimanche, celle du Mondial et de deux compétitions messieurs, la Gold Cup et la Copa America.
Incroyable pour Rapinoe. C’est une très mauvaise idée. Je ne pense pas que nous soyons aussi respectées que le football masculin, a-t-elle lancé pendant que la Fifa défendait son calendrier, établi après une discussion avec toutes les parties prenantes.
Ce match Etats-Unis-Pays-Bas, arbitré par la Française Stéphanie Frappart, sera aussi un duel 100% féminin sur le banc de touche, avec les sélectionneuses Jill Ellis et Sarina Wiegman, une rareté dans un univers du coaching très masculin.
Ce n’était arrivé qu’une fois jusqu’ici en finale d’une Coupe du monde, lors du Mondial-2003, avec la victoire de l’Allemande Tina Theune sur la Suédoise Marika Domanski-Lyfors.
Cette finale conclut un Mondial dans l’ensemble réussi, avec des audiences inédites pour le football féminin.
Plus d’un milliard de téléspectateurs à travers le monde ont regardé les matches, s’est réjouie la Fifa, qui n’a pas manqué de présenter le tournoi comme la meilleure Coupe du monde féminine de l’histoire.