On se rapproche du but. On a l’opportunité de marquer l’histoire de l’équipe de France, souligne le capitaine Hugo Lloris. Les Bleus se mesurent ce mardi à la Belgique et sa génération dorée en demi-finale de Coupe du monde, un choc à la saveur particulière, tant ces deux nations se connaissent.
Cette querelle de voisinage a de l’allure, à Saint-Pétersbourg, sous les yeux du président Emmanuel Macron et du roi des Belges Philippe: d’un côté le prodige français Kylian Mbappé, étincelant en 8e contre l’Argentine (4-3) à seulement 19 ans et demi; de l’autre des Diables rouges qui n’ont jamais aussi bien porté leur surnom, surtout en attaque avec l’infernale triplette Kevin De Bruyne-Romelu Lukaku et Eden Hazard.
En France, ce match fait réagir au sommet de l’Etat. Le Premier ministre Edouard Philippe, présent sur le plateau des 4 Vérités, à qui l’on demandait un message pour les Bleus, a déclaré: J’ai surtout un message d’espoir, de soutien inconditionnel et de grand enthousiasme.
Il faut être confiant, que la France soit derrière notre équipe, mais c’est un match difficile, ils (les Belges) ont quand même battu les Brésiliens, a renchéri le secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, sur RTL.
Sur le terrain, entre Bleus et Diables Rouges il y aura un monument du football français: Thierry Henry, dont le cœur sera forcément partagé, comme l’a dit Hugo Lloris. Henry, meilleur buteur de l’histoire des Bleus (51 buts), est en effet l’entraîneur-adjoint de l’équipe belge. Il épaule le sélectionneur espagnol Robert Martinez en délivrant ses conseils avisés aux attaquants belges.
C’est un immense joueur, un grand monsieur. C’est vrai que c’est particulier de le voir avec l’équipe belge, mais c’est dans le cadre de l’apprentissage de son futur métier (d’entraîneur), a rappelé Lloris.
La meilleure attaque
Des retrouvailles donc entre deux champions du monde de 1998, Thierry Henry et Didier Deschamps, qui rêve de ramener à la France une deuxième étoile mondiale, cette fois dans le rôle du sélectionneur.
Mais avant de songer au titre, il faut d’abord résister à l’armada offensive belge, meilleure attaque de ce Mondial-2018 avec 14 réalisations.
Les Diables arrivent à Saint-Pétersbourg en pleine confiance. Ils ont sauvé leur peau en 8e de finale en renversant sur le fil le Japon (3-2), et surtout, ils ont éliminé le grand favori du tournoi, le Brésil de Neymar (2-1), qui n’a pas réussi à tromper la vigilance du grand gardien Thibaut Courtois en fin de match.
Mais la France n’est pas en reste. Elle a sorti l’Argentine de Lionel Messi (4-3) grâce à un éblouissant Mbappé, auteur d’un doublé et d’une folle chevauchée pour obtenir un penalty transformé par Antoine Griezmann.
Et a éteint avec autorité l’Uruguay de Luis Suarez d’un 2-0 tout en maîtrise. Tout au long de cette compétition, elle s’appuie sur un infatigable milieu de terrain défensif, N’Golo Kanté, qui a tenu tête à la star argentine Messi, avant de briser les élans offensifs des Uruguayens.
Kanté a une nouvelle mission, résister aux trois flèches rouges Lukaku, De Bruyne ou son coéquipier à Chelsea Eden Hazard, qui a lui aussi une histoire particulière avec la France.
Un maillot de Zidane
Dans l’album photo de son enfance, Hazard portait un maillot de Zinédine Zidane sur le dos, quand il posait avec ses frères en bord de mer. Puis adolescent, il est venu terminer sa formation puis démarrer sa carrière de footballeur à Lille, où son talent a explosé, avant de gagner l’Angleterre pour devenir le brillant attaquant qu’il est aujourd’hui.
S’il jouait (pour les Bleus), j’en dirais encore beaucoup plus de bien, sourit le président de la Fédération française, Noël Le Graët, interrogé par l’AFP. Techniquement, il est remarquable, il est beau à regarder jouer. Il est souriant, il fait jouer son équipe. Il a toutes les qualités, il marque… Pour moi, c’est un énorme joueur.
Il y a beaucoup d’individualités du côté belge et de notre côté peut-être une équipe un poil plus collective. Ça va être très serré, juge aussi le dirigeant du foot hexagonal.
La Belgique, c’est tout simplement l’adversaire que les Bleus ont le plus souvent affronté dans leur histoire: 73 fois au total, pour 24 succès français, 30 défaites et 19 nuls. Mais, cette fois, c’est pour une place en finale de Coupe du monde…