Disponible au téléchargement depuis cette semaine, Remix OS nous a accompagnés durant quelques jours. Le système est-il aussi prometteur qu’il en a l’air ? Quelles sont les principales différences par rapport à Chrome OS ? L’alpha est-elle utilisable au quotidien ? Tant de questions auxquelles nous avons tenté de trouver des réponses.
Entre Android et Chrome OS
Très simple d’installation sur une clé USB, Remix OS est un système nomade prévu pour être lancé sur à peu près n’importe quel appareil à partir du moment où celui-ci dispose d’une architecture x86. À ce titre, il est léger, polyvalent, facile d’accès et surtout… transportable. Ce dernier point est néanmoins à double tranchant puisque la totalité du système se trouve alors sur la clé USB utilisée, sans qu’aucun accès ne soit donné au contenu du disque dur de l’ordinateur sur lequel elle est branchée.
S’il est tout de même possible d’utiliser des moyens de stockage externes (clés USB, cartes SD…), les nombreux Go de votre disque dur ne peuvent donc pas être exploités par Remix OS. En ce sens, Remix OS rappelle beaucoup Chrome OS, dont les appareils qu’il équipe possèdent rarement plus de 32 Go de stockage dans le meilleur des cas.
Ce n’est d’ailleurs pas le seul point commun partagé avec le système de Google, puisque comme ce dernier, il tourne autour des applications compatibles. Dérivé d’Android, il dispose néanmoins d’un panel applicatif beaucoup plus large grâce au support du Play Store. Bien qu’absent nativement de la version alpha proposée actuellement, il peut néanmoins être installé et devrait être présent dans la version finale de l’OS.
Grâce à son million et demi d’applications, Android propose de multiples usages, depuis la simple navigation web à la bureautique (suite Google, Office 365, etc.) en passant par les jeux et la lecture de contenus multimédia. Remix OS montre d’ailleurs sa force ici, comparé à Chrome OS, puisqu’il utilise davantage de services en local. Chaque application est alors ouverte dans une fenêtre redimensionnable, ce qui permet d’organiser son espace comme bon nous semble. En outre, comme sur Windows, les fenêtres s’ancrent sur une partie de l’écran lorsqu’on les déplace pour les coller contre un bord. Les applications étant prévues pour des smartphones, l’affichage n’est toutefois pas toujours optimal.
Un système adapté au matériel
Bien sûr, loin d’être un portage bête et méchant d’Android, Remix OS s’adapte à son nouveau format de bureau, tant dans la compatibilité des périphériques que dans l’interface. Sur les différents ordinateurs testés, le clavier a toujours été très bien reconnu, de même que nos souris, rendant l’expérience très agréable. Jide Tech est même allé jusqu’à intégrer un clic droit et les raccourcis clavier habituels, ce qui ajoute en intuitivité.
Toute l’interface est d’ailleurs pensée pour simplifier l’usage au maximum, et l’on retrouve rapidement nos marques, avec un bureau qu’il est possible d’organiser à sa guise (contrairement à Chrome OS), un panneau de notifications facilement accessibles, un tiroir d’applications et un une barre de tâches sur laquelle il est possible d’épingler ses applications préférées. Mélange entre Chrome OS et Android et reprenant certaines idées à Windows ou Mac OS, Remix OS se montre très prometteur et dispose de toutes les cartes en main pour s’imposer comme un OS très fonctionnel.
Le plus embêtant est finalement l’affichage. Prévu pour tablette, l’écran se retrouve bridé à une définition de 1366 x 688 pixels, même si celui-ci supporte des résolutions plus élevées. Cela donne l’impression d’avoir sous les yeux le mirroring d’une tablette de mauvaise qualité. Même YouTube ne s’y trompe pas et ne propose pas de définition supérieure à 360p, ce qui, sur un écran de 13″ ou plus, commence à sérieusement picoter la rétine.
Une alpha encore imparfaite
Aussi agréable soit-il à utiliser, Remix OS reste encore confiné à l’état d’alpha, sans que l’on sache encore à quelle date est prévue la sortie de sa version bêta. Aussi, s’il peut être utilisé au jour le jour sous peine de faire quelques concessions, il demeure encore imparfait. Les bugs sont omniprésents, de même que les freezes temporaires de l’image, et ce même sur un système performant et avec une clé USB dotée d’une bonne vitesse d’écriture.
En outre, nous avons rencontré plusieurs problèmes à la lecture de fichiers vidéo et rares sont ceux qui ont correctement fonctionné. Le bug à la fois le plus drôle et le plus embêtant qu’il nous ait été donné de rencontrer est l’affichage d’une fenêtre dans le mauvais sens de l’écran. Un rapide coup d’œil dans les paramètres pour désactiver la rotation automatique nous a permis cependant de ne plus jamais le rencontrer. Il est également conseillé de désactiver la veille automatique de l’appareil, qui peine à se rallumer par la suite.
Mis à part ces quelques petits problèmes, Remix OS s’est montré largement plus convainquant que Chrome OS. S’il permet un jour de s’installer en tant que partition principale d’un ordinateur, et ainsi profiter de toute l’étendue d’un disque dur, il pourrait facilement devenir un écosystème incontournable. Une fois les bugs corrigés, bien sûr.