Je ne sais pas qui a dit que l’adolescence était la période la plus difficile et la plus incertaine de la vie, mais il ou elle se trompait lourdement. Je n’ai jamais eu aussi peu confiance en moi que quand j’avais la vingtaine.
Récemment diplômée, je commençais à me faire à l’existence des adultes: j’ai trouvé un emploi, un logement et réussi à combiner vie privée et vie professionnelle. Pendant un moment, tout s’est passé comme je l’avais prévu. Et puis mon père est mort soudainement d’un cancer, et je me suis dit que je ne serais plus jamais heureuse.
Je doutais de chacune de mes décisions et je pensais que tous les autres savaient parfaitement ce qu’ils faisaient. Je ressentais un terrible sentiment d’injustice: une douleur atroce, un poste qui ne me paraissait plus si attrayant, un compte en banque moins garni que je ne l’aurais voulu, un mal-être intérieur qui se voyait à l’extérieur, dans mon physique et dans mes actes. J’étais très souvent de mauvaise humeur. J’en avais marre de voir mes amies entrer de plain pied dans la vie adulte alors que chaque jour me semblait une épreuve. Je respirais la tristesse, jusqu’à ce que j’entende une citation qui a littéralement changé ma vie.
Tu n’as pas toujours le pouvoir d’influer sur les choses, mais tu as celui de changer d’attitude.
J’étais en plein cours de yoga, et j’ai eu l’impression que le prof s’adressait directement à moi. Je ne sais plus quelle était ma posture, la chanson qui passait ou quel jour on était, mais je me souviens que ses mots résonnaient en moi. C’était un coup de semonce, et j’ai choisi de l’entendre.
La douleur était manifeste. Et je ne pouvais pas faire grand-chose contre les choses qui m’empêchaient d’avancer, mais j’étais la seule qui pouvait changer d’attitude. Alors j’ai tout repris à zéro. Je me suis protégée férocement contre les circonstances, comme le ferait une maman ours envers ses petits. J’avais toujours été une personne heureuse, et je voulais le redevenir.
J’ai écrit cette citation sur des post-it que j’ai collés partout: sur le miroir dans ma chambre, au dos de mon téléphone et même sur le clavier de mon ordinateur portable. Je l’ai écrite dans mon journal, et sur mes listes de choses à faire. Je me la répétais sans arrêt. Je voulais aller mieux, et j’avais enfin un plan. Le timing est très important. Si je n’avais pas été prête, je n’aurais pas entendu le meilleur conseil de toute ma vie. Mais ce que je voulais plus que tout, c’était me sentir mieux.
Peu à peu, j’ai pris une nouvelle habitude. Tu n’as pas toujours le pouvoir d’influer sur les choses, mais tu as celui de changer d’attitude est devenu ma devise, qu’il s’agisse d’une crise de claustrophobie dans le métro, d’un premier rendez-vous raté ou d’une dispute avec une amie. Bien entendu, ça ne fonctionnait pas systématiquement. Et il m’arrive encore parfois de me laisser submerger par la négativité.
Mais je me suis promis d’essayer tous les matins. Parce que la colère et la contrariété ne faisaient qu’empirer les choses. Là où je pouvais faire la différence, c’était en faisant l’effort de changer d’état d’esprit.