Classé comme modérément toxique pour l’homme par l’OMS, l’insecticide est dangereux s’il est consommé en (très) grandes quantités.
On pourrait facilement céder à la panique. Le scandale des œufs contaminés, qui nous guettait depuis l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas depuis quelques jours, est arrivé en France. Plusieurs lots ont été livrés à deux établissements de fabrication de produits à base d’œufs de la Vienne et du Maine-et-Loire en juillet, a indiqué le ministère de l’Agriculture lundi 7 août.
La contamination a touché treize lots venant des Pays-Bas, ce qui représente 30.000 œufs livrés tels quels dans un établissement et 200 tonnes d’ovoproduits (des produits obtenus à partir de l’œuf) livrés dans un autre, selon la porte-parole de la sous-direction de la sécurité sanitaire des aliments, Fany Molin.
Il faut vraiment des doses massives
Ces œufs ont été contaminés au fipronil, un insecticide utilisé pour éradiquer le pou rouge et normalement interdit sur les animaux destinés à la consommation comme les poules. Le fipronil est considéré comme modérément toxique pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et il faudrait en consommer une très grande quantité pour constater des effets néfastes.
Il faudrait en effet qu’un adulte mange entre 7 et 15 œufs contaminés par jour pour qu’il en subisse les effets négatifs, à savoir des vertiges, des nausées ou des vomissements, indique franceinfo. Un enfant d’un an, à supposer qu’il pèse dix kilos, pourrait quant à lui en consommer un par jour sans problème, d’après les sources interrogées par la radio.
Et ces calculs sont faits en considérant que les œufs sont mangés frais, alors qu’il ne s’agit, en France, que d’une consommation sous la forme d’ovoproduits, donc d’aliments élaborés à partir de ces œufs.
L’Afsca, l’agence belge chargée de surveiller la qualité de l’alimentation, explique que le fipronil peut causer des dommages hépatiques, au niveau de la thyroïde ou des reins, lorsqu’il est consommé en grandes quantités. Alfred Bernard, professeur de toxicologie à l’Université catholique de Louvain en Belgique, se veut rassurant: les cas mortels sont rarissimes. Peut-être un cas en 30 ans. Il faut vraiment des doses massives, de l’ordre pratiquement d’un demi gramme. Dans un œuf, vous avez 10.000 à 100.000 fois moins.