Le gouvernement vient de donner son feu vert au Truvada. La France est le premier pays en Europe à autoriser ce médicament de prévention contre le sida, très attendu par les associations.
C’est une immense satisfaction pour nous de voir ce dossier aboutir. Cela signifie que très bientôt, nous allons pouvoir accompagner partout en France les personnes qui ont besoin d’un nouvel outil de prévention adopté à leur situation de vie, a déclaré Aurélien Beaucamp; président de l’association Aides, à l’annonce de la décision du gouvernement d’autoriser le Truvada.
Ce médicament est autorisé aux Etats-Unis, mais aucun pays européen n’avait jusqu’alors sauté le pas.
1. Le Truvada est destiné aux personnes à haut risque de contamination par le VIH
Ce médicament permet à des personnes séronégatives exposées à un risque de contamination par le VIH à la suite de relations sexuelles non protégées de ne pas être infectées. Il s’agit d’une stratégie appelée prophylaxie pré-exposition (PrEP)
2. Un traitement antirétroviral jusqu’alors utilisé chez les personnes séropositives
Le Truvada est une association de deux antirétroviraux (emtricitabine et ténofovir).
Il est déjà utilisé chez les personnes séropositives. Chez ces personnes déjà infectées par le VIH, « il bloque la multiplication du virus dans les cellules à un stade très précoce », nous avait expliqué le Pr Jean-Michel Molina, infectiologue à l’hôpital Saint-Louis (Paris).
3. Ce traitement préventif est efficace à plus de 80 %
L’essai clinique français Ipergay, présenté en février dernier, et mené sur plus de 400 hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, a montré que le Truvada réduit de 86 % le risque d’infection par le VIH.
Un résultat confirmé par plusieurs études, qu’il s’agisse d’une prise à la demande avant et après des rapports sexuels à risque, ou d’une prise plus assidue, un peu à la façon d’une pilule, à raison de quatre à sept prises d’un comprimé par semaine.
4. Prescrit à partir de début 2016 et pris en charge à 100 %
Une Recommandation temporaire d’utilisation du Truvada en traitement préventif chez les séronégatifs sera publiée durant la première quinzaine de décembre. Le médicament pourra être prescrit dans cette nouvelle indication au début de l’année 2016, uniquement dans les hôpitaux et dans les centres de dépistage.
Il sera pris en charge à 100 % par l’Assurance-maladie. Une décision qui traduit l’engagement des pouvoirs publics sur cette question considérée comme un enjeu de santé publique par la ministre de la Santé : une boîte de 30 comprimés coûte en effet 500 euros.
D’ici moins de 2 ans, le médicament va tomber dans le domaine public, il pourra donc être génériqué, ce qui devrait logiquement faire baisser son prix.
5. Le médicament ne remplace pas l’usage du préservatif
Ce médicament destiné aux populations les plus vulnérables au VIH comme les homosexuels masculins, les usagers de drogues ou les travailleurs du sexe, ne peut pas se substituer au préservatif, a tenu à préciser la ministre de la Santé.