Cette femme de 36 ans au style direct avait hérité à l’été 2017 du poste prestigieux de «Press Secretary». Elle n’a pas précisé les motifs de son départ.
Avec son éternel collier de perles, sa mine renfrognée et ses échanges secs ou rentre-dedans avec les journalistes, Sarah Huckabee Sanders, porte-parole de la Maison Blanche depuis juillet 2017, était l’une des plus loyales apôtres de la présidence Trump. Jeudi après-midi sur Twitter, Donald Trump a annoncé qu’elle quitterait ses fonctions à la fin du mois de juin et qu’elle «rentrait chez elle, en Arkansas». Il n’a pour l’instant pas désigné de successeur.
Louant ses «talents extraordinaires» et la remerciant pour le «travail bien fait», le président américain a même indiqué qu’ils «espér[ait] qu’elle décide de se présenter au poste de gouverneur de l’Arkansas». Une fonction occupée de 1996 à 2007 par son père, Mike Huckabee, ancien pasteur baptiste et figure du Parti républicain, qui s’était présenté deux fois, sans succès, à l’investiture pour la présidentielle.
Avant de rejoindre l’équipe Trump à l’été 2016 en tant que conseillère, quelque mois avant l’élection, Sarah Sanders avait travaillé pour de nombreuses campagnes républicaines, dont celles de son père. D’abord adjointe, elle devient, à seulement 34 ans, porte-parole de la Maison Blanche après la démission de son prédécesseur Sean Spicer. Elle était l’une des rares fidèles du premier cercle de Trump, officiant déjà pendant la campagne, à être encore en poste.
Sanders a considérablement bousculé la communication de la Maison Blanche, mettant fin à la tradition des briefings quotidiens pour la presse – au moment de l’annonce de son départ, elle n’en avait pas tenu depuis 94 jours, ont compté les journalistes accrédités –, laissant à Trump le champ libre pour s’exprimer sur Twitter ou répondre directement aux journalistes, lors des conférences de presse ou d’allocutions improvisées. Elle était en revanche très présente sur Fox News, la chaîne préférée du Président, où elle distribuait régulièrement les éléments de langage de l’administration.
«Propos infondés»
Avec une constance à toute épreuve, la porte-parole a relayé les positions de Trump sans jamais fléchir, ni craindre de nuire à la crédibilité de l’administration. Ainsi, après le rendu du rapport du procureur spécial Robert Mueller, chargé d’enquêter sur les ingérences russes dans la campagne 2016, les éventuelles complicités de l’équipe Trump et des tentatives d’obstructions à la justice, Sarah Sanders a reconnu, devant les enquêteurs, avoir tenu des «propos infondés» : elle avait affirmé, publiquement et à plusieurs reprises, que «d’innombrables» agents du FBI avaient contacté la Maison Blanche pour soutenir la décision de Trump de limoger son directeur, James Comey, en 2017.
Elle avait également retweeté, en novembre, une vidéo truquée issue d’un site conspirationniste, accusant à tort le journaliste de CNN Jim Acosta d’avoir eu une altercation avec une employée de la Maison Blanche lors d’une conférence de presse de Trump. L’affaire avait valu au journaliste de se voir retirer son accréditation à la Maison Blanche (il la récupérera finalement quelques jours plus tard, sur décision d’un juge, après que CNN a porté l’affaire devant un tribunal).
«J’ai aimé [travailler avec Donald Trump] chaque minute, même les minutes difficiles», a-t-elle affirmé jeudi, peu après l’annonce de son départ. Elle a indiqué qu’elle continuerait à être «un franc soutien» du président. Sans préciser le motif de son départ, dont la rumeur circulait depuis quelques mois, elle a indiqué qu’elle allait désormais pouvoir «passer plus de temps avec [s]es enfants».
Sa démission s’ajoute à la très longue liste des responsables de l’administration Trump qui ont été remerciés ou qui ont quitté leurs fonctions depuis l’arrivée au pouvoir du président républicain : secrétaires d’Etat, de la Défense, à la Sécurité intérieure, chefs de cabinet, directeurs de la communication…