Aux Etats-Unis, des chercheurs viennent de publier une étude à ô combien instructive. A savoir, est-ce que nos orientations sexuelles et la manière de les suivre avaient une quelconque influence sur l’intensité de nos orgasmes ? Or, les résultats s’annoncent pour le moins stimulants.
Peut-il y avoir des avantages orgasmiques en fonction des préférences sexuelles ? En existent-ils de plus favorables que d’autres ? L’homosexualité peut-elle avoir des avantages sur l’hétérosexualité ? Telles sont les questions posées par un groupe de chercheurs (hommes et femmes, Ndr), spécialistes du genre, au fameux Kinsey Institute de l’université d’Indiana. Ainsi, ces scientifiques ont cherché à vérifier si des facteurs engendraient des variations notables et ce, afin d’aider les thérapeutes à mieux guider les couples, ayant d’autres préférences, à améliorer leur vie sexuelle. Les résultats de cette étude ont récemment été publiés dans le Journal of Sexual Medicine.
La moitié des candidats éliminés faute de… rapport sexuel
Ainsi, 6 000 candidats américains ont répondu à un questionnaire en ligne pour une présélection. Seuls les candidats ayant eu des rapports sexuels dans les 12 derniers mois ont participé à l’étude, ce qui a divisé par deux la liste des participants (ne faudrait-il pas lancer dare-dare une étude sur la baisse inquiétante de fréquence des rapports ?). Moins de 3 000 candidats entre 21 et 65 ans, hommes et femmes, avec des préférences sexuelles de tous bords ont donc répondu au questionnaire final, où il s’agissait de noter sur une échelle de 0 à 100 le nombre de fois où ils ont eu des orgasmes avec un partenaire régulier (encore faut-il avoir une excellente mémoire ou comptabiliser ses orgasmes dans un tableur Excel…).
La polyvalence sexuelle mise à mal
Les hommes, indifféremment de leurs préférences sexuelles, ont un taux élevé d’orgasmes. L’étude indique que les hétérosexuels obtiennent un score de 85,5%, contre 84,7 pour les gays et 77,6% pour les bisexuels. A ce stade, l’étude est presque moralisatrice …Mais rien n’est si homogène chez les femmes, où les lesbiennes jouissent dans 74,7% des cas, contre 61,6% pour les hétérosexuelles et 58% chez les bisexuelles.
Les bisexuels, hommes ou femmes, ressembleraient donc à des girouettes ne sachant se décider sur leurs préférences, puisque quel que soit le genre des individus vers lesquels ils se tournent, la satisfaction est moindre. Voilà qui met à mal l’idée que l’on se fait habituellement des plaisirs de la polyvalence.
De la masturbation à la jouissance totalement libre
Mais pourquoi une telle disparité chez les femmes, en fonction des préférences de genres ? Dans une interview au Huffington Post Gay Voice, Justin R. Garcia, l’un des chercheurs, avance l’hypothèse selon laquelle les femmes qui s’identifient comme lesbiennes sont à l’aise avec leur corps et ont globalement une meilleure connaissance du corps féminin, les rendant plus à même de savoir conduire une femme à l’orgasme. Il y aurait une certaine logique à cela. D’autres raisons avancées serait la durée de leurs rapports (plus longs), le regard qu’elles posent sur le genre féminin, leurs rôles pendant l’acte et, plus étonnant, une possible différence hormonale.
Si les thérapeutes peuvent, grâce à cette étude, aider les bisexuelles et les hétérosexuelles à mieux se connaître, on aurait aimé savoir encore deux choses : dans chacun de ces groupes de femmes, quel est le pourcentage de celles qui se masturbent (car on a encore rien trouver de mieux pour savoir comment atteindre le septième ciel) et lesquelles communiquent précisément leurs désirs à leurs partenaires ?Car une femme qui se masturbe est une femme qui s’aime et qui sait ce qui déclenche ses orgasmes. Elle peut ainsi guider son partenaire, lui dire que cela peut passer par beaucoup d’autres choses que la pénétration vaginale. Elle est, a priori, une femme qui jouit, indifféremment du genre auquel appartient son partenaire.
Sophie Bramly