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Tunisie : cinq ans après la révolution, la désillusion persiste à Sidi Bouzid

La Tunisie marque sans faste le cinquième anniversaire de la révolution qui a renversé la dictature et marqué le point de départ du Printemps arabe, bouleversant le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Jeune fille de Sidi Bouzid
Sidi Bouzid (Tunisie) lundi 14 décembre. Chômage, notamment des jeunes, et misère persistants, menace terroriste : cinq ans après le début de la révolution de jasmin la morosité demeure.
AFP / Fethi Belaïd

Le 17 décembre 2010, un vendeur ambulant de 26 ans, Mohamed Bouazizi, excédé par la précarité et les brimades policières, s’immolait par le feu à Sidi Bouzid, dans le centre défavorisé du pays. Le geste du jeune homme, décédé le 4 janvier 2011 dans un hôpital de Tunis, provoque une onde de choc. Des manifestations réprimées par le régime (plus de 300 morts en un mois) se propagent à toute la Tunisie, pour culminer le 14 janvier 2011 avec la chute, après 23 ans au pouvoir, du président Zine El Abidine Ben Ali qui prend la fuite et s’exile en Arabie saoudite.

En raison de la morosité ambiante, notamment due à la persistance du chômage et de la misère, et à la menace jihadiste, de modestes festivités sont prévues dans la journée à Sidi Bouzid. Un show équestre s’est déroulé dans la matinée dans le centre-ville devant un public clairsemé. La ministre de la Culture Latifa Lakhdhar a annoncé qu’un musée de la révolution serait construit dans la ville et va inaugurer un Institut régional de la musique et une bibliothèque publique.

Le centre de Sidi Bouzid a été placé sous forte protection et un blindé était positionné devant le siège du gouvernorat.

Le pays fait figure de rescapé du Printemps arabe. Alors que la Syrie, le Yémen et la Libye se débattent dans la guerre ou le chaos et que l’Egypte réprime encore toute opposition, la Tunisie a organisé des élections libres et adopté une nouvelle Constitution. Le Prix Nobel de la paix a d’ailleurs été décerné cette année à un quartette d’organisations tunisiennes pour avoir sauvé la transition démocratique par le dialogue.

Mais la Tunisie est fragilisée par l’essor de la mouvance jihadiste qui a coûté la vie à des dizaines de personnes depuis 2011, en majorité des policiers, des militaires et des touristes étrangers. Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué les trois attentats majeurs de cette année, notamment au musée du Bardo ou sur une plage de Sousse. Le dernier a tué 12 agents de la garde présidentielle à 200 mètres du ministère de l’Intérieur, en plein Tunis.

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