En 2018, les hommes ont eu cinq fois plus recours à une vasectomie qu’en 2010.
On parle fréquemment de contraceptions féminines: pilule, stérilet, implant, etc. et on rappelle tout aussi souvent à nos compagnons leur égoïsme à ce sujet-là. Pourtant, de plus en plus d’hommes ont recours à la vasectomie.
En 2018, les hommes ont eu cinq fois plus recours à une vasectomie qu’en 2010.
On parle fréquemment de contraceptions féminines: pilule, stérilet, implant, etc. et on rappelle tout aussi souvent à nos compagnons leur égoïsme à ce sujet-là. Pourtant, de plus en plus d’hommes ont recours à la vasectomie.
Selon Libération, qui s’est procuré les chiffres de l’Assurance maladie, 9240 hommes ont eu recours à une vasectomie en France en 2018, soit cinq fois plus qu’en 2010 (1880), une augmentation considérable de +491%.
Même si la gent masculine française est sur la bonne voie, elle reste tout de même bien loin de nos voisins anglo-saxons, qui sont près de 2 sur 10 à y avoir recours.
La vasectomie, c’est quoi ?
La vasectomie est une méthode de stérilisation masculine. Cette opération mineure consiste à couper et bloquer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes à partir des testicules.
Lors d’une vasectomie, les canaux déférents sont sortis hors du scrotum (c’est-à-dire l’enveloppe contenant les testicules) puis sont bloqués et coupés, empêchant ainsi le passage des spermatozoïdes.
Une vasectomie n’empêche en rien l’éjaculation. Celle-ci contient seulement 2 à 3% de spermatozoïdes qui sont mélangés avec les vésicules séminales – qui ne sont pas stoppés lors de la vasectomie – et qui produisent la plus grande partie du liquide qui est éjaculé. En effet, un spermatozoïde mesurant 55 micromètres, force est de constater qu’il n’est pas visible à l’œil nu.
La production des spermatozoïdes par les testicules continue après la vasectomie. Il se fait un équilibre entre les cellules produites et les cellules qui meurent, celles-ci étant réabsorbées par l’organisme, souligne le site vasectomie.net.
Attention, la vasectomie n’a pas une efficacité immédiate. Elle agit au bout de 8 à 16 semaines et environ 20 éjaculations. Durant cette période, il est recommandé de recourir à une méthode de contraception complémentaire.
Comment se passe l’intervention ?
Vous avez le choix entre deux méthodes, toutes réalisées sous anesthésie locale:
- La vasectomie classique: le chirurgien fait deux petites incisions au niveau du scrotum. Cela consiste à couper et retirer une section des canaux déférents et à bloquer les extrémités, soit par ligature, soit par cautérisation, soit par suture ou agrafes.
- La vasectomie sans bistouri: qui aboutit au même résultat mais en utilisant des instruments permettant de ne faire qu’une seule micro-incision au centre du scrotum. L’ouverture est si petite qu’il n’est pas même nécessaire d’avoir recours à des points de suture pour la refermer.
En 2014, une étude a conclu que la méthode sans bistouri “provoquait moins de saignements, d’infections et de douleur pendant et après la procédure. L’approche sans bistouri nécessitait moins de temps pour l’opération et permettait un retour à l’activité sexuelle plus rapide”.
Quels sont les risques ?
Les risques après un vasectomie sont minimes, mais pas inexistants. Voici les inconvénients qu’un homme peut ressentir après l’opération:
- Des douleurs modérées et/ou un hématome local: qui peut être facilement traité par des antalgiques. Dans de rares cas, une infection peut survenir.
- Une sensation d’engourdissement du scrotum peut être ressenti pendant 1 à 2 heures suivant la vasectomie à cause l’anesthésie.
- La zone de l’opération peut devenir meurtrie et gonflée avec une douleur significative pendant environ une semaine.
- Il est important, avant de décider de subir une vasectomie, d’être absolument sûr de ne plus souhaiter avoir d’enfant, car celle-ci est dite “irréversible”. Cependant, il existe une opération destinée à “annuler” les effets de l’opération (la vasovasostomie), mais elle est complexe et ne marche que dans 30 à 40% des cas environ. C’est pourquoi, même si on dit d’elle qu’elle peut être réversible, mieux vaut la considérer comme définitive.
- Certains hommes peuvent aussi développer des réactions immunitaires aux spermatozoïdes (développer des anticorps contre le sperme). Cela peut arriver lorsque son propre sperme rentre en contact avec son sang, possible lors d’une vasectomie.
La vasectomie n’affecte pas le désir sexuel
La vasectomie n’a pas d’effet sur l’apparence physique, ne modifie pas la qualité de l’érection et de l’éjaculation, et elle n’affecte pas le désir sexuel.
“Normalement, l’opération n’interfère absolument pas dans le mécanisme de l’érection. Le chef d’orchestre est toujours le cerveau. En revanche, il y a des hommes pour qui le fait de savoir qu’on leur a sectionné le canal déférent – qui se trouve proche des bourses – ressentent une impression de castration. Ce qui n’est pourtant pas le cas. On ne touche pas aux testicules, on ne touche pas aux hormones ni à la virilité. Il s’agit uniquement d’un problème de tuyauterie”, explique le docteur Sylvain Mimoun, gynécologue-andrologue-psychosomaticien sur allodocteur.fr.