Trump accuse l’OMS, depuis le début de la pandémie de coronavirus, de se montrer trop indulgente avec Pékin.
Il l’avait menacé, il l’a fait. Le président américain Donald Trump a annoncé ce vendredi 29 mai mettre fin à la relation entre son pays et l’OMS, qu’il accuse depuis le début de la pandémie de coronavirus de se montrer trop indulgente avec Pékin.
Le 19 mai, le président américain avait pourtant donné 30 jours à l’OMS pour se réformer, sous peine de mettre fin à ces relations. Il leur en aura donc donné beaucoup moins que cela.
Parce qu’ils ont échoué à faire les réformes nécessaires et requises, nous allons mettre fin aujourd’hui à notre relation avec l’Organisation mondiale de la Santé et rediriger ces fonds vers d’autres besoins de santé publique urgents et mondiaux qui le méritent, a déclaré Donald Trump devant la presse.
En avril, soulignant que les États-Unis contribuaient à hauteur de 400 à 500 millions de dollars par an à l’organisation, contre environ 40 millions de dollars et même moins pour la Chine, Donald Trump avait estimé que son pays avait le devoir de réclamer des comptes avant de suspendre les versements américains.
Il existe deux types de donations des pays à l’OMS: les contributions fixées et les contributions volontaires. Les contributions fixées constituent la majeure partie du budget. Elles sont versées par les pays qui veulent être membres de l’organisation et sont calculées en fonction de la fortune et de la population du pays, précise l’OMS sur son site. Les États-Unis font partie des plus gros contributeurs, juste avant la Chine. Et cette annonce va donc porter un coup sérieux aux finances de l’institution.
L’OMS multiplie ses sources de financement
Hasard? Le 27 mai, l’institution onusienne a d’ailleurs lancé une fondation destinée à accueillir des fonds privés et des citoyens du monde entier. Elle a cependant affirmé qu’il n’y avait pas de lien avec les décisions américaines.
Tedros Adhanom Ghebreyesus, secrétaire général de l’organisation, a expliqué que la nouvelle entité – baptisée Fondation de l’OMS – permettrait de lever davantage de fonds tout en apportant une plus grande marge de manoeuvre à l’organisation à l’heure de financer les programmes de santé.
L’une des plus grandes menaces est le fait que moins de 20% de notre budget provient des contributions flexibles des États membres, tandis que plus de 80% sont des contributions volontaires, qui sont généralement affectées à des programmes spécifiques, a expliqué le patron de l’organisation. Ainsi, certains programmes peuvent manquer de financements si les États ne souhaitent pas que l’OMS investisse dedans.
Avant même les annonces américaines, l’OMS avait accéléré les efforts pour attirer d’autres fonds pour répondre à la pandémie, en lançant à la mi-mars un fonds solidaire qui a attiré depuis près de 215 millions de dollars (196 millions d’euros).