BERLIN (Reuters) – Volkswagen a laissé entendre qu’il rappellerait bientôt les 11 millions de voitures diesel équipés de logiciels permettant de manipuler les tests d’émissions polluantes, le constructeur allemand voulant commencer ainsi à tourner la page du pire scandale de ses 78 ans d’existence.
S’exprimant lundi soir devant un millier de managers au siège du groupe à Wolfsburg, le nouveau président du directoire, Matthias Müller, a annoncé que l’entreprise avait mis sur pied un plan global visant à assurer que ses moteurs diesel respecteraient dorénavant les normes en matière de pollution.
Volkswagen proposera à ses clients dans les jours à venir de venir modifier les modèles diesel incriminés, a-t-il déclaré, ajoutant que les autorités seraient informées en octobre de ces solutions techniques.
La KBA, l’autorité de régulation allemande, a fixé au 7 octobre la date butoir à laquelle le constructeur doit présenter un plan détaillant la mise aux normes des émissions des moteurs diesel.
Depuis que Volkswagen a reconnu avoir installé des logiciels capables de fausser les tests d’émissions dans 11 millions de véhicules — dont cinq millions de voitures de la marque éponyme, 2,1 millions d’Audi, 1,2 million de Skoda et 1,8 million d’utilitaires — son action a perdu près des deux cinquièmes de sa valeur.
Mardi, à 11h40 GMT, elle reculait de 0,6% à 98,70 euros, soit un niveau qui représente un recul de près de 40% par rapport au cours de clôture de 162,40 du vendredi 18 septembre, jour où les autorités américaines ont, après la fermeture des Bourses européennes, accusé Volkswagen de tricherie.
Un chemin long et pénible nous attend ainsi que beaucoup de travail, a déclaré Matthias Müller, selon le texte de son intervention dont Reuters a pu obtenir une copie. Les progrès se feront par étapes et nous devons nous attendre à des revers.
Matthias Müller, nommé vendredi après la démission de son prédécesseur Martin Winterkorn, a ajouté que la marque Volkswagen, en proie à des coûts fixes élevés et une faible rentabilité, deviendrait indépendante au même titre qu’Audi et Porsche.
La nouvelle structure de l’entreprise constituera la première étape et le fondement de la modernisation de Volkswagen (…), a-t-il dit.
(Andreas Cremer, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison)