CAP CANAVERAL, Floride (Reuters) – De l’eau coulerait à la surface de la planète Mars au cours de l’été martien, selon une étude publiée lundi. Si sa source et sa composition chimique restent inconnues, cette découverte pourrait bouleverser la perception de cette planète et accréditer l’existence de vie sur Mars.
Les scientifiques à l’origine de la découverte ont employé une nouvelle technique permettant de réaliser des analyses chimiques de la surface martienne en utilisant les données de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter.
Ils disent avoir trouvé la trace de sels qui ne se forment qu’en présence d’eau dans des chenaux qui courent le long de falaises situées dans la région équatorienne de la planète rouge.
Ces écoulements, dont l’existence a été repérée en 2011, apparaissent au cours des mois chauds et ils disparaissent lorsque la température diminue.
Je pensais qu’il n’y avait aucun espoir, a déclaré à Reuters Lujendra Ojha, étudiant au Georgia Institute of Technology et principal auteur de l’étude publiée dans la revue Nature Geoscience.
Lujendra Ojha et ses collègues ont créé un programme informatique capable d’étudier les pixels un par un. Leurs données ont ensuite été confrontées à des images haute définition des écoulements.
Nous ne disons pas que nous avons trouvé des preuves d’eau liquide. Nous avons trouvé des sels hydratés, a-t-il dit.
Ces éléments ont toutefois suffi à la Nasa qui a déclaré ce lundi qu’un des mystères de Mars avait été levé.
Cela laisse entendre qu’il serait possible qu’il y ait de la vie sur Mars aujourd’hui, a déclaré John Grunsfeld, administrateur adjoint de la Nasa chargé de la science, évoquant les travaux publiés par Nature Geoscience.
Mars n’est pas cette planète sèche et aride comme nous le pensions autrefois. Lorsque certaines circonstances ont été réunies, de l’eau liquide a été trouvée sur mars, a souligné Jim Green, directeur des sciences planétologiques à la Nasa.
L’agence américaine n’a pas pour autant l’intention de hâter ses programmes afin d’étudier les résidus de sels et d’y trouver des traces de vie.
Si j’étais un microbe sur Mars, je n’irais sans doute pas vivre sur l’un de ces sites. J’irais plutôt plus au nord ou au sud, assez loin sous la surface, là où il y a davantage de glaciers susceptibles de fournir de l’eau douce.
(Irene Klotz,; Nicolas Delame pour le service français, édité par Tangi Salaün)