Au lendemain des attentats à Paris et à Saint-Denis, le président François Hollande a convoqué le Parlement en Congrès à Versailles, ce lundi 16 novembre. Révision de la Constitution, prolongation de l’état d’urgence, augmentation des effectifs en matière de sécurité et de justice, voici l’essentiel de l’intervention du chef de l’Etat.
« La France est en guerre »
Comme lors de son intervention le soir des attentats, vendredi 13 novembre, François Hollande a rappelé que « la France est en guerre ». Le pays n’est pas engagé dans « une guerre de civilisation », mais contre le « terrorisme jihadiste », a précisé le président de la République, prévenant « qu’il nous faudra temps et patience », mais que « l’ennemi n’est pas hors d’atteinte ». « Notre République n’est pas à la portée de méprisables tueurs, a-t-il déclaré. (…) Notre démocratie a triomphé d’adversaires bien plus redoutables, en vérité, que ces lâches assassins. »
Après les raids aériens intervenus dimanche soir sur le fief du groupe Etat islamique à Raqqa, « la France intensifiera ses opérations en Syrie », a annoncé M. Hollande. « Hier soir, j’ai donné l’ordre à dix chasseurs-bombardiers français de larguer leurs bombes sur le fief de Daech à Raqqa, ils ont détruit un centre de commandement et un camp d’entraînement », a-t-il détaillé. « Nous poursuivrons ces frappes au cours des semaines à venir », prévient-t-il. « Le porte-avions Charles de Gaulle appareillera jeudi pour se rendre en Méditerranée orientale, ce qui triplera nos capacités d’action. Il n’y aura aucun répit ni aucune trêve. »
Il a rappelé que « les actes de guerre de vendredi ont été décidés, planifiés en Syrie, ils ont été organisés en Belgique, perpétrés sur notre sol avec des complicités françaises ». Des attentats qui « poursuivent un objectif bien précis : semer la peur pour nous diviser ici et faire pression pour nous empêcher là-bas, au Moyen-Orient, de lutter contre le terrorisme ».
Vers une prolongation de l’état d’urgence
Le Parlement sera saisi « dès mercredi » d’un projet de loi « prolongeant l’état d’urgence pour trois mois », en « adaptant son contenu à l’évolution des technologies et des menaces ».