Un législateur français de droite a crié «Qu’ils retournent en Afrique» après des propos d’un législateur noir au cours d’une séance parlementaire diffusée au public jeudi.
Lors d’une séance de l’Assemblée nationale, la chambre basse du parlement, Grégoire de Fournas, un parlementaire du parti Rassemblement national (RN), a interrompu Carlos Martens Bilongo, un représentant du parti d’extrême gauche La France insoumise (LFI).
Bilongo exhortait le gouvernement français à travailler avec les pays de l’UE, en particulier l’Italie et son nouveau Premier ministre d’extrême droite Giorgia Meloni, pour aider les centaines de migrants africains secourus en Méditerranée.
De Fournas intervint en criant : Qu’ils retournent en Afrique.
La chambre a rapidement sombré dans le chaos, incitant Yal Braun-Pivet, président de l’Assemblée nationale, à suspendre temporairement la session.
Bilongo et son parti ont décrit la remarque comme une attaque personnelle raciste, tandis que le parti de de Fournas affirme que la remarque était destinée aux migrants en question.
Aujourd’hui, certaines personnes ont utilisé ma couleur de peau pour susciter un débat. Je suis né en France, je suis un législateur français et je ne m’attendais pas à être insulté [comme ça] à l’Assemblée nationale aujourd’hui, a déclaré Bilongo aux journalistes après l’incident.
Mathilde Panot, la dirigeante du groupe d’extrême gauche La France insoumise à l’Assemblée nationale, a exigé que de Fournas soit passible de la peine la plus sévère qu’un législateur français puisse encourir : l’expulsion. Les racistes comme lui n’ont pas leur place dans notre législature, a écrit Panot sur Twitter.
De Fournas a précisé qu’il faisait référence aux migrants et a affirmé que France Insoumise avait détourné ses propos dans une manipulation honteuse.
Ma réponse concernait évidemment le bateau et les migrants, pas mon collègue, a-t-il tweeté.
Selon les règles phonétiques françaises, il y a peu de différence audible entre les phrases «Qu’il retourne en Afrique» et «Qu’ils retournent en Afrique», comme l’exprime de Fournas.
Marine Le Pen, chef du groupe du parti d’extrême droite RN à la chambre basse de la France, a tweeté son soutien à de Fournas.
Grégoire de Fournas a évidemment parlé des migrants transportés en bateaux par les ONG citées par notre confrère dans sa question au gouvernement. La polémique de nos adversaires politiques est grossière et ne trompera pas les Français, écrit-elle.
A l’issue de la séance, la Première ministre Élisabeth Borne a déclaré aux journalistes que le racisme n’a pas sa place dans notre démocratie.
Le parlement se réunira vendredi pour décider de la peine de de Fournas.