Équipes cyclistes en quarantaine aux Émirats, reports et huis clos dans le football italien… l’épidémie du nouveau coronavirus continue mercredi de chambouler les compétitions sportives à travers le monde, où les institutions évaluent la situation d’heure en heure.
La cascade d’annulations et de reports d’évènements pour protéger les sportifs et le public du virus continue, notamment en Italie, pays d’Europe le plus touché par l’épidémie avec plus de 2.500 cas confirmés et 79 morts.
La seconde demi-finale retour de la Coupe d’Italie, Naples – Inter Milan, a été reportée, au lendemain du report de la première, Juventus – AC Milan.
Mais surtout, le gouvernement prévoit d’éviter au maximum rassemblements et foules, avec l’hypothèse de jouer tous les matches à huis clos, au moins pour les deux prochaines semaines.
De même pour le cyclisme, l’Italie devant accueillir plusieurs courses en mars: Strade Bianche près de Sienne le 7 mars, Tirreno-Adriatico du 11 au 17 et surtout Milan-San Remo le 21.
La formation australienne Mitchelton-Scott, comptant parmi ses rangs les Britanniques Adam et Simon Yates, a annoncé mercredi qu’elle ferait l’impasse sur toutes les courses italiennes, ainsi que Paris-Nice, le justifiant par son devoir de protéger la santé et le bien-être de nos coureurs et de nos membres.
La formation néerlandaise Jumbo a aussi annoncé qu’elle renonçait à participer aux Strade Bianche.
Sur un autre continent, quatre équipes (UAE Emirates, Gazprom, Cofidis, Groupama-FDJ) ont été officiellement placées en quarantaine aux Emirats arabes unis jusqu’au 14 mars. La maladie avait provoqué l’annulation des deux dernières étapes du Tour des Emirats.
L’Afrique n’échappe pas au chaos: la saison inaugurale de la Ligue africaine de basket a été reportée. Et en Asie, foyer du virus, les annulations se multiplient avec mercredi celle du tournoi de rugby à VII annulé au Japon et le report du tournoi de qualification olympique de basket 3×3, qui devait avoir lieu à Bangalore (Inde) du 18 au 22 mars.
La flamme olympique touchée
De quoi alimenter des questions vis-à-vis des deux plus grands évènements sportifs de l’année cet été: l’Euro de football (12 juin-12 juillet) et les Jeux olympiques de Tokyo (24 juillet-9 août).
Le Comité international olympique (CIO) promet qu’une éventuelle annulation de l’évènement, qui brasse des millions de personnes et dont l’impact économique se chiffre en milliards de dollars, n’est pas à l’ordre du jour.
Mais le premier symbole des Jeux, la flamme olympique, pourrait en faire les frais. Le traditionnel parcours de la torche, qui doit s’élancer fin mars de Fukushima pour un relais à travers tout le Japon, se fera sous haute surveillance.
Le Comité organisateur prendra toutes les mesures nécessaires et appropriées pour prévenir la propagation de l’infection parmi les coureurs, les spectateurs et l’équipe technique, comme la limitation du nombre de spectateurs, ont déclaré mercredi dans un communiqué les organisateurs.
En ce qui concerne l’Euro-2020, qui doit avoir lieu dans 12 pays, dont l’Italie, dans une formule itinérante inédite avec le brassage de population qui en découlera, l’UEFA reste prudente et son président Aleksander Ceferin a juré mardi ne pas songer au scénario du pire.
Évidemment, les compétitions sportives, et en l’occurrence le football et l’Euro (sont concernées). Il n’y a pas de craintes à avoir, mais cela peut évoluer, a affirmé mercredi le sélectionneur français Didier Deschamps, jugeant légitime d’avoir des inquiétudes.
En France, la Ligue de football professionnel (LFP) a amendé les protocoles d’avant-match, supprimant entre autres la poignée de main entre entraîneurs, arbitres et délégués. Le ministre de la Santé Olivier Véran a laissé la porte ouverte à des mesures plus strictes dans le sport.
L’Association internationale de boxe amateur a quant à elle reporté à juin son congrès qui devait se tenir à Budapest (Hongrie) en mars.