« Les cloches peuvent bien sonner aux oreilles du président Jacob Zuma, il continue à faire le sourd », relève le Mail & Guardian à Johannesburg. Le site d’information sud-africain qui note que Jacob Zuma sera une nouvelle fois la principale attraction médiatique ce mardi matin. Le chef de l’Etat préside en effet une conférence organisée dans un grand hôtel du Cap. Comme si de rien n’était…
En effet, « Jacob Zuma doit encore faire face à une nouvelle motion de défiance », relève Le Point Afrique. « Une motion déposée par le parti d’opposition des Combattants pour la liberté économique de la gauche radicale. Mis en cause dans plusieurs affaires de corruption, le chef de l’État a réussi jusque-là à repousser plusieurs votes de défiance, rappelle Le Point Afrique. Mais ses soutiens ont fondu depuis l’élection en décembre à la tête du Congrès national africain au pouvoir du vice-président Cyril Ramaphosa, dont les partisans plaident pour un départ de M. Zuma avant la fin de son mandat en 2019. (…) Pour rappel, le mandat du chef de l’État peut être écourté par sa démission, un vote de défiance au Parlement ou une procédure de destitution. Il peut aussi être rappelé par son parti. »
Un fardeau bien encombrant…
Et c’est bien ce qui pourrait se passer demain mercredi… « Rendez-vous crucial », en effet s’exclame Ledjely en Guinée, « à la veille du discours à la nation du président de la République. » Demain, donc, « les 80 cadres du parti fondé par Nelson Mandela se réunissent pour décider du maintien ou non du président Jacob Zuma à la tête du pays. Parce qu’on en est là. Certes, ce n’est pas encore la fin du deuxième mandat du président, mais il est devenu un fardeau dont il faut se débarrasser. Mêlé à plusieurs scandales, il passe pour le symbole de la corruption et d’une forme de perversion de la pratique politique. Aussi, au sein de l’ANC, en particulier depuis l’arrivée à la tête du parti de l’actuel vice-président, Cyril Ramaphosa, on est arrivé à une conclusion : le départ anticipé de Zuma est le sacrifice à consentir pour remettre le parti sur les rails. C’est le premier acte qui devrait rassurer de la capacité de nouvel exécutif du parti à incarner l’alternative qu’il prétend être. »
Mais Zuma ne l’entend pas de cette oreille… « En attendant ce face à face avec les 80 membres du comité exécutif de son parti, Jacob Zuma reste droit dans ses bottes, constate Wakat Séra. Non seulement il tient à prononcer son discours de la Nation prévu pour le lendemain de son match épique avec des adversaires déterminés à négocier son départ, mais il refuse tout jet d’éponge avant la fin de son deuxième quinquennat constitutionnel qui devrait intervenir en 2019. Ainsi, le très controversé chef Zulu pourrait une fois de plus échapper à sa destitution toujours programmée mais jamais exécutée. » Et Wakat Séra de s’interroger : « comme le chat, Jacob Zuma aurait-il donc plusieurs vies ? »
Le Tchad paralysé
A lire, ce long article dans Le Monde Afrique sur la situation sociale au Tchad… « Alors que le Tchad est paralysé depuis fin janvier par une grève générale dans la fonction publique, les appels à manifester se multiplient, constate Le Monde Afrique. Une nouvelle marche pacifique dans les rues de N’Djamena et des autres grandes villes du pays est prévue, ce mardi, pour protester contre les coupes imposées au traitement des fonctionnaires, la hausse du prix des carburants et l’augmentation des frais de scolarité dans les universités. Un collectif d’artistes et d’associations de la société civile appelle pour sa part à faire d’après-demain 8 février un ‘jeudi de la colère’ pour, je cite, ‘dire non à la gestion clanique, aux exactions des agents de l’ANS [Agence nationale de sécurité], à l’appauvrissement programmé de la majorité et à l’enrichissement insolent et hors normes de la minorité’. »