Le réseau social aurait tardé à suspendre une application qui permettait à une société de récolter des données personnelles d’utilisateurs pour les revendre à des fins électorales.
Facebook de nouveau sous pression… Le réseau social est pointé du doigt par deux enquêtes publiées par le New York Times et le Guardian pour son utilisation dans l’élection de Donald Trump. L’entreprise de Mark Zuckerberg est accusée d’avoir permis à une société proche de la campagne du candidat républicain de récupérer et de ficher les données personnelles de plusieurs dizaines de millions d’électeurs américains pour mieux leur diffuser de la publicité ensuite. Facebook a suspendu vendredi l’application de cette société, Cambridge Analytica.
Récupérer les données personnelles
L’histoire débute bien avant la campagne présidentielle américaine de 2016. En 2013, la maison-mère de Cambridge Analytica cherche à entrer sur le marché des campagnes électorales. Elle souhaite mieux définir les caractéristiques psychologiques des utilisateurs des réseaux sociaux pour leur diffuser, ensuite, des publicités plus efficaces et en adéquation avec leurs centres d’intérêts. Problème, Cambridge Analytica manque de données pour atteindre ses objectifs. Elle rentre alors en contact avec Aleksandr Kogan, chercheur à l’université de Cambridge qui a travaillé sur le sujet. C’est lui qui construit l’application que va utiliser la société pour récolter les données des utilisateurs.
Baptisée Thisisyourdigitallife, cette application qui cible les utilisateurs de Facebook inscrits sur les listes électorales américaines, prend la forme d’un questionnaire. Afin d’encourager les internautes à y répondre, ces derniers sont rémunérés. Mais plus que le simple question, l’application récupère également de nombreuses données personnelles des utilisateurs enregistrées sur leur compte Facebook. Les données des contacts des utilisateurs répondant au questionnaire sont également récupérées grâce à une fonctionnalité que Facebook a depuis désactivé.
Facebook mis en cause
Si Facebook est mis en cause dans l’affaire c’est en raison de son manque de vérification et de réaction. L’application, dont les données ont été utilisées pour la campagne de Donald Trump, a en effet été validée comme une application destinée à des recherches. A l’époque, le réseau social ne semble pas s’être rendu compte que les données étaient collectées avec un autre but. Une erreur qui pose une nouvelle fois la question de l’utilisation détournée des réseaux sociaux pour une élection et qui a déjà conduit Facebook à être très critiqué pour la diffusion de publicités russes en faveur de Donald Trump.