L’Américain Edward Snowden, qui avait révélé l’ampleur de la surveillance d’internet par les Etats-Unis, donnera sa première téléconférence publique en France le 10 décembre. Il s’exprimera dans le cadre de la «Journée internationale des droits de l’Homme», organisée par Amnesty International.
Edward Snowden, ex-consultant de la NSA (National Security Agency), est réfugié en Russie, où il a obtenu l’asile. Il s’exprimera en vidéo devant le public depuis Moscou dans le cadre d’un débat intitulé «Surveillance des données et respect de la vie privée». Débat organisé à la Gaîté Lyrique à Paris, en présence d’Edwy Plenel, co-fondateur de Mediapart, de Christiane Feral Shul, co-présidente de la Commission de réflexion et de propositions sur le droit et les libertés à l’âge numérique de l’Assemblée nationale, de Dominique Guibert, représentant de l’Observatoire des libertés et du numérique, et de Sherif el-Sayed-Ali, directeur adjoint chargé des questions internationales à Amnesty International, précise l’ONG sur son site Internet.
Edward Snowden s’est déjà exprimé à distance en France. En avril et en juin, le lanceur d’alerte avait été entendu, via une liaison vidéo, par des députés de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, une organisation paneuropéenne basée à Strasbourg. Mais ces deux interventions étaient beaucoup plus confidentielles, et non ouvertes au grand public.
La journée du 10 décembre sera le point d’orgue de l’opération «10 jours pour signer», la campagne annuelle d’Amnesty pour la défense des droits de l’Homme, programmée du 3 au 12 décembre. A cette occasion, l’organisation invite les citoyens à signer des pétitions en faveur de personnes dont les droits sont bafoués. Un prisonnier à Guantanamo, un journaliste porté disparu en Guinée, un transgenre victime de discrimination en Norvège et une militante chinoise torturée en détention figurent parmi les «12 situations emblématiques de personnes menacées» choisies par l’ONG et que le public est invité à soutenir.
Lanceur d’alerte
«Si nous nous contentons de suivre les règles que l’Etat nous impose (…), nous ne changerons rien.» Dans une longue interview au magazine de gauche The Nation, Edward Snowden défend le droit à la désobéissance civile «lorsque l’Etat agit contre l’intérêt général», selon des extraits cités par Courrier International.
C’est en juin 2013 que Snowden, un informaticien né en 1983, commence à révéler dans la presse américaine des informations classées top-secret de la NSA concernant la captation des métadonnées des appels téléphoniques aux Etats-Unis, ainsi que les systèmes d’écoute sur internet des programmes de surveillance PRISM.
A la suite de ses révélations, Edward Snowden est inculpé le 22 juin 2013 par le gouvernement américain sous les chefs d’accusation d’espionnage, vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux. C’est à la suite de cela, qu’il trouve l’asile en Russie.
La France avait d’ailleurs décidé de fermer son espace aérien au président bolivien Morales de crainte que celui-ci puisse transporter Edward Snowden vers la Bolivie.