Le président veut l’interdiction des transactions avec les entités contrôlées par l’armée cubaine, omniprésentes dans le secteur du tourisme.
Donald Trump s’attaque ce vendredi 16 juin à l’une des initiatives les plus emblématiques de son prédécesseur Barack Obama: le rapprochement avec Cuba, entamé fin 2014 après plus de 50 ans de gel diplomatique.
Lors d’un discours à Miami, en Floride, il va, selon un responsable américain, annoncer l’interdiction des transactions avec les entités contrôlées par l’armée cubaine, omniprésentes dans le secteur du tourisme, et une application plus stricte des restrictions sur les voyages vers l’île communiste.
S’il ne s’agit pas de faire table rase des mesures progressivement mises en place depuis deux ans -le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux ex-pays ennemis n’est pas remis en cause-, le nouveau locataire de la Maison Blanche entend marquer sa différence.
Il est difficile de mesurer a priori l’impact exact de la restriction des déplacements sur le secteur touristique cubain, en plein boom.
145% de touristes américains en plus sur un an
Près de 300.000 Américains se sont rendus sur l’île au cours des cinq premiers mois de 2017, soit un bond de 145% sur un an. En 2016, Cuba avait accueilli 284.937 visiteurs des Etats-Unis, 74% de plus qu’en 2015.
Sur le plan économique, Donald Trump devrait annoncer l’interdiction de toute transaction financière avec le puissant Groupe d’administration d’entreprises (Gaesa, holding d’Etat contrôlé par les forces armées) ou ses filiales.
Les vols commerciaux et les croisières vers Cuba ne devraient cependant pas être affectés par cette annonce. Le secteur très sensible du tourisme -contacts avec des étrangers et forts revenus directs en devises- est un des domaines de prédilection de l’armée qui gère compagnies aériennes, hôtels, restaurants, marinas, agences de location de véhicules ou grands magasins.
Les deux conglomérats touristiques Gaviota et Cubanacan font partie du Gaesa, dont le président exécutif, le colonel Luis Alberto Rodriguez Lopez-Callejas, est le gendre du président cubain Raul Castro.
Cuba ne veut pas revenir à des politiques du passé
Avant même l’annonce présidentielle, la chaîne hôtelière Starwood, qui a inauguré il y a un an un Sheraton à Cuba, était montée en première ligne pour mettre en garde contre un retour en arrière. Le groupe assure la gestion du Four Points, établissement de près de 200 chambres situé dans l’ouest de La Havane et appartenant au groupe Gaviota.