Les sénateurs brésiliens, réunis depuis mercredi pour étudier la destitution de la présidente brésilienne ont tranché : par 55 votes pour et 22 voix contre, Dilma Rousseff est écartée du pouvoir pour 180 jours dans un premier temps, pour permettre le procès.
Rousseff est accusée d’avoir maquillé les comptes publics pour assurer sa réélection ainsi que l’année suivante.
Ce jeudi matin, avant le vote, 41 sénateurs (sur les 81) ont d’ores et déjà affirmé qu’ils se prononceraient pour la destitution. Mi-avril, ce sont les députés qui avaient voté pour la destitution.
Le Parti des travailleurs (PT) de Dilma Rousseff a déjà convoqué les militants devant le siège de la présidence pour l’entourer à sa sortie. «Nous n’acceptons pas un gouvernement illégitime» sera le mot d’ordre de cette manifestation. Dilma Rousseff, élue une première fois présidente en 2010 puis réélue, doit s’exprimer avant de quitter le palais du Planalto. Selon ses collaborateurs, elle a déjà fait emballer ses effets personnels.
Par craintes d’incidents, les autorités ont érigé des barrières métalliques devant le Sénat pour séparer les manifestants des deux camps, comme ils l’avaient fait lors du vote des députés.
Temer, l’ancien allié, devrait assurer l’intérim
Dans l’après-midi, le vice-président Temer, qui va assurer l’interim, devrait s’adresser à la nation et annoncer la formation d’un gouvernement centré sur le redressement économique. Ancien allié de Dilma Rousseff, il est devenu l’un de ses pires ennemis. Il est le patron du parti centriste qui avait formé une coalition avec le PT avant de la quitter en mars dernier, portant un coup fatal à la la présidente.