Trois personnes ont été blessées lundi dans une attaque au couteau à Ryad alors qu’elles participaient à un spectacle musical, a rapporté la télévision d’Etat saoudienne faisant état de l’arrestation de l’assaillant.
La police de Ryad a arrêté un résident arabe en possession d’un couteau, après qu’il a poignardé deux hommes et une femme faisant partie d’une troupe de théâtre, a indiqué la chaîne Al-Ekhbariya, précisant que les blessés étaient dans un état stable.
Selon des images de la télévision d’Etat, l’homme s’est rué sur la scène pour attaquer les comédiens, vêtus de costumes.
La télévision n’a pas précisé la nationalité de l’assaillant, mais le journal pro-gouvernemental Okaz a avancé qu’il s’agissait d’un Yéménite de 33 ans, en citant la police de la capitale.
C’est la première attaque du genre depuis la mise en place d’un plan de promotion du divertissement par les autorités auprès des citoyens saoudiens.
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane souhaite débarrasser l’Arabie saoudite de son image de pays ultraconservateur avec l’autorisation de conduire pour les femmes, la réouverture de salles de cinéma, des concerts mixtes et autres spectacles.
Vision 2030
Des stars internationales comme la chanteuse américaine Janet Jackson, le rappeur américain 50 Cent ou encore le groupe sud-coréen BTS se sont ainsi déjà produites sur une scène saoudienne, chose inimaginable il y a encore deux ans.
Le développement de l’industrie du divertissement mais aussi du tourisme fait partie du plan Vision 2030 du prince héritier, qui vise à diversifier l’économie du royaume ultradépendant du pétrole.
Mais ces réformes ont entraîné la crispation des plus conservateurs dans le royaume.
Cette année, des militants des droits de l’homme ont annoncé l’arrestation du religieux Omar al-Muqbil pour avoir critiqué l’organisme chargé du plan de promotion du divertissement, affirmant que les concerts qu’il organisait étaient en train d’effacer l’identité originale de la société saoudienne.
Le risque de ce type d’attaque contre l’introduction récente de divertissements publics, que de nombreux membres du clergé ont provoqué, est l’une des raisons principales qui expliquent que (le gouvernement) ait poursuivi une politique de tolérance zéro à l’égard de leurs attaques publiques contre le changement et la réforme, a estimé l’analyste saoudien Ali Shihabi sur Twitter.
Le royaume a essuyé des critiques de la communauté internationales et d’ONG en matière de droits humains et dans le dossier concernant le journaliste Jamal Khashoggi, critique du régime de Ryad et tué l’année dernière dans le consulat saoudien d’Istanbul.