Si la Banque centrale européenne n’a pas baissé son principal taux directeur, elle a promis de nouvelles mesures de soutien à l’économie. Une nouvelle qui a fait rebondir les Bourses hier.
Les Bourses européennes et américaines sont repassées dans le vert hier grâce à Mario Draghi, le président de la Banque Centrale européenne (BCE). Face à la menace d’un nouveau ralentissement économique mondial à cause de la Chine, le président de la BCE a satisfait les marchés, hier en promettant de nouvelles actions de politique monétaire. «Il n’y a pas de limites à l’utilisation des instruments de politique monétaire».
Et la démonstration pourrait en être faite dès le mois de mars, puisqu’il sera «nécessaire de réévaluer et peut-être revoir» la politique monétaire lors de la prochaine réunion du conseil des gouverneurs, le 10 mars, a estimé M ; Draghi. Et d’ajouter «la crédibilité de la BCE serait endommagée si elle n’était pas capable de revoir sa politique» pour l’adapter à des conditions qui évoluent, c’est-à-dire une inflation toujours voisine de zéro et une croissance économique encore trop poussive.
Afflux de liquidités en perpective
Alors que les Bourses plongent depuis le 1er janvier en raison des craintes du ralentissement de la croissance mondiale, la BCE est tentée de gonfler le volume mensuel des rachats de dettes lancé en mars 2015 et baptisé Quantitative Easing» (QE). Ce nouvel afflux à venir de liquidités a dopé les Bourses occidentales. à Paris, le CAC 40 a repris des couleurs avec une hausse d’1,97 % dans un volume important de 5,2 milliards d’euros. La veille, la place tricolore avait décroché de 3,45 %.
La principale inquiétude pour la BCE reste l’atonie de l’inflation et la croissance économique toujours aussi poussive. En décembre, la hausse des prix s’est limitée à 0,2 %, là où la BCE aimerait atteindre un peu moins de 2 % afin de doper l’activité sur le Vieux continent.
Toutefois, des voix commencent à s’élever sur cette réponse accommodante de la BCE qui consiste à déverser des milliards de liquidités sur les marchés. Argent qui peine toujours à passer dans l’économie réelle. Certains observateurs, surtout en Allemagne, appellent la banque centrale à en finir avec sa politique de largesse.
Face aux risques de bulles immobilière et financière, «il faut mettre un terme à la politique de taux zéro» pratiquée par l’institution, plaide Jörg Krämer, de Commerzbank, économiste en vue.
Néanmoins, les annonces de Mario Draghi ont eu le mérite de détendre la pression sur le marché des obligations allemandes, françaises et surtout espagnoles et italiennes alors que le marché nourrissait des craintes sur les banques de ces deux pays.
Le pétrole toujours au plus bas
Les cours de l’or noir ont continué leur plongée hier sous la barre symbolique des 30 dollars. Mercredi le pétrole chutait de 6,7 % et hier le baril plafonnait à 28,69 dollars Ces niveaux très bas sont inédits depuis novembre 2003. De tels prix inquiètent les banques américaines qui révisent en catastrophe leur politique d’octroi de crédit aux entreprises de l’énergie faisant craindre l’éclatement d’une nouvelle bulle.