« J’espère retourner à Cuba dans quelques mois », confie Alexis (tous les prénoms ont été modifiés), debout derrière le bar du café parisien où il travaille. Comme 2 800 autres natifs de l’île – selon le Quai d’Orsay –, il a choisi de vivre en France, où le président cubain Raul Castro est en visite officielle lundi 1er et mardi 2 février. A cette occasion, François Hollande a soutenu fermement, lundi, la levée de l’embargo américain qui frappe l’île depuis 1962.
« Je n’ai pas changé d’avis : je suis toujours en désaccord avec le système cubain », assure Alexis. Et pour cause : enfant, il a vu sa mère, une intellectuelle révolutionnaire déçue, quitter l’île, puis son père perdre son emploi à cause de ses critiques contre le régime. A 20 ans environ, il a saisi ce qu’il pense être l’opportunité d’une vie : « Je me suis marié à une Française… par amour ». Un ticket aller, supposé sans retour.
Mais un vent d’ouverture souffle sur le pays communiste depuis l’arrivée de Raul Castro à la tête de l’Etat, en 2008. Des changements transforment l’économie, étatisée dans sa quasi-totalité. Les Cubains peuvent désormais…