Une mission de la CEDEAO, conduite par l’ancien président du Nigeria Jonathan Goodluck et composée de présidents de Cours constitutionnelles, est attendue ce mercredi au Mali.
Malgré les tensions, les responsables du mouvement dit du 5 juin maintiennent leur exigence à savoir la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, ainsi que le mot d’ordre de la désobéissance civile.
Celui qui a demandé qu’on vienne nous tuer n’est plus notre président, a dit en conférence de presse Mountaga Tall, qui avait été arrêté avant d’être relâché, comme d’autres leaders, dont Issa Kaou Djim.
Bamako, la capitale a été la proie entre vendredi et dimanche de ses troubles civils les plus graves depuis 2012.
Les violences ont commencé vendredi à l’issue d’un rassemblement, le troisième à l’appel du M5 depuis juin, mais le premier sous le signe de la désobéissance civile.
Un climat quasiment insurrectionnel s’est propagé à plusieurs quartiers, dont Badalabougou, fief de la principale figure du mouvement, l’imam Mahmoud Dicko.
Le gouvernement parle de 11 morts. La contestation évoque un bilan plus lourd. Le M5 a dit mardi son intention de demander l’intervention de la Cour pénale internationale pour faire juger les responsables de ces morts.
La CPI ne peut toutefois pas être saisie par une organisation.
Le président a tenté différentes ouvertures: offre de gouvernement d’union nationale, dissolution de la Cour constitutionnelle ou encore législatives partielles.
Dans ce qui est vu comme un geste d’apaisement, les autorités, après avoir réprimé la révolte, ont relâché dimanche soir et lundi les opposants arrêtés.
Mais aucune des ouvertures du président n’a jusqu’ici dissipé la fièvre. La CEDEAO et la communauté, s’emploient discrètement à désamorcer la crise.