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Ville sans voiture : les Scandinaves ont relevé le défi

Si vous n’aimez pas les voitures et la pollution, le papier qui suit pourrait devenir votre « Petit Futé ». Dedans, nous verrons comment certaines villes ont fait passer l’utopie d’une vie sans voiture du rêve à la réalité. Un travail de longue haleine qui a bénéficié à la santé et au moral des citoyens.

Ville sans voiture | SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA
Ville sans voiture | SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

 

Difficile de rentrer dans cette carte des villes « écolos » sans commencer par Oslo. La nouvelle coalition de gauche (Partis travailliste, socialiste et écologiste) qui s’apprête à diriger la capitale norvégienne a annoncé le lundi 19 octobre 2015, qu’elle bannira les voitures de son centre-ville d’ici à 2019. Cette mesure devrait permettre de diviser de moitié les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, dès 2020.

D’après le journal norvégien Verdens Gang (VG), l’interdiction des voitures à l’intérieur du périphérique couvrira une zone où ne résident qu’un gros millier d’habitants mais où travaillent environ 90 000 personnes. Les modalités n’ont pas encore été arrêtées mais ce projet radical inquiète d’ores et déjà les commerçants, préoccupés par le sort des centres commerciaux du centre-ville.

Göteborg, la ville qui séduit les écologistes français

Notre tour d’Europe des villes où les enfants ne grandiront pas avec comme modèle Flash McQueen du dessin animé « Cars », se poursuit à l’est de la Norvège, dans un pays qui fait figure de « Terre promise » pour les amoureux de l’environnement. Il s’agit du Royaume de Suède, où vivraient 10 millions d’écologistes, d’après les témoignages que nous avons récoltés.

« Quand je suis arrivée à Göteborg, en 1990, j’avais 20 ans. J’y suis retournée l’année dernière et j’ai trouvé que la ville avait formidablement évolué en un quart de siècle », confie la députée du Calvados (14), Isabelle Attard, présidente du groupe d’Amitié France-Suède à l’Assemblée nationale.
Elle rajoute : « Ils ont su préserver et intensifier tous les jardins qu’ils avaient dans le cœur de ville. Ils ont aussi développé les tramways, les bus de nuit (soir et week-end). Et surtout, ils ne sont pas étalés en superficie et ont construit les habitacles de façon plus serrés pour préserver les zones vertes ».

L’élue apparentée au groupe écologiste (EELV) explique, en plus, que Göteborg ne compte pas s’arrêter là. Son projet de ville verte est prévu pour se terminer en 2035. « Leur objectif à cette date est de faire de la deuxième ville de Suède une agglomération sans voiture polluante avec un centre-ville 100 % accessible en transports en commun ».
La prochaine étape de ce processus va passer par l’électrification totale des flottes de bus dans la ville.
Encore plus étonnant, la ville de Göteborg tente actuellement la première expérimentation d’un revêtement permettant aux voitures et au bus électriques de se recharger grâce à un système d’induction. Un tronçon de 500 mètres offre déjà cette technologie aux bus électriques gothembourgeois grâce à une bobine placée sous le véhicule et d’autres insérées dans la chausée. Le tout produit un courant électrique qui recharge la batterie du véhicule.

Stockholm, la capitale la moins polluée d’Europe  

Toujours en Suède, le Dr Bernard Jomier, maire-adjoint de Paris chargé de la Santé, cite Stockholm comme modèle. D’après lui, les pouvoirs publics stockholmois en auraient fini avec les pics de pollution. « Il n’y en a quasiment plus. Et la pollution de fond a également baissé de façon importante. C’est la preuve que les mesures préventives payent. Au final, la question n’est pas : est-ce que c’est utile, mais plutôt, a-t-on le courage de changer de comportements ? ». Le million d’habitants de la capitale suédoise l’ont fait, eux, en tout cas…

Même son de cloche pour Isabelle Attard qui s’est rendue dans la capitale suédoise, il y a deux ans, avec l’ex-ministre de l’Écologie Nicole Bricq. « Ils font très attention à avoir tout à proximité : crèches, écoles, commerces, etc. C’est une vision complètement différente des centres commerciaux français, complètement excentrés, où il nous faut forcément la voiture pour pouvoir ramener son meuble ou ses courses ».

Et cette autre vision de l’urbanisme a fait ses preuves. Les données de l’étude Aphekom ont montré récemment que seule Stockholm (9,4 µg/m3), en Europe, est en-dessous du seuil de particules fines recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé (10 µg/m3). Comme Londres, il faut souligner que la ville s’est aussi dotée de péages urbains dans son hyper-centre afin de limiter le trafic.

A titre de comparaison, à Paris, le niveau d’exposition aux particules fines (PM2,5) est, en moyenne, de 16,4 µg/m3. Et à Bucarest, la capitale la plus polluée d’Europe, il atteignait même 38,2 µg/m3. Cette pollution provoquerait des décès prématurés, 19 000 par an en Europe.
Un problème de santé publique auquel les pouvoirs publics devraient s’intéresser puisque l’étude Aphekom montrait aussi que 31,5 milliards d’euros pourraient être économisés en respectant la valeur de l’OMS, notamment grâce aux diminutions des dépenses de santé et de l’absentéisme au travail.

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