Au pouvoir depuis 2000, Vladimir Poutine a été réélu pour un quatrième mandat à la tête de la Russie. Il a recueilli plus de 76% des voix au terme d’un scrutin marqué par la fraude, selon l’opposition et des observateurs.
C’est la fin d’un faux suspense : Vladimir Poutine a été réélu dimanche président de la Russie, pour un quatrième mandat qui le fera donc rester au Kremlin jusqu’en 2024. L’élection organisée dimanche a permis une nouvelle fois de sacrer l’homme fort de ce pays, âgé de 65 ans, dont 18 déjà passés à la tête de son Etat. Désigné dauphin par un Boris Eltsine vieillissant, cet ancien officier du KGB russe avait été élu en 2000, réélu en 2004, puis était devenu Premier ministre de son numéro deux Dmitri Medvedev en 2008 (la Constitution ne l’autorisait pas à prolonger) avant de revenir à sa place en 2012.
Dimanche, il a été reconduit triomphalement avec 76,67% des voix, a indiqué lundi la Commission électorale lundi après le décompte de 99,80% des bulletins de vote. C’est mieux que les 70% d’intentions de vote qui lui étaient accordées au cours de cette campagne et c’est bien plus que les 63,6% obtenus en 2012. Il écrase le candidat du Parti communiste Pavel Groudinine (11,79% des voix), deuxième devant l’ultranationaliste Vladimir Jirinovski (5,66%) et la journaliste proche de l’opposition libérale, Ksénia Sobtchak (1,67%).
J’y vois la confiance et l’espoir de notre peuple, nous allons travailler tout aussi dur, d’une manière tout autant responsable et efficace, a déclaré Vladimir Poutine dimanche soir devant ses partisans réunis à deux pas du Kremlin.
Une participation en hausse?
Le principal enjeu de ce vote résidait dans la participation, que le Kremlin voulait la plus forte possible pour légitimer le succès de son leader. Celle-ci était de presque 60% à 16h, trois heures avant la fermeture des bureaux de vote, selon la Commission électorale centrale (CEC), légèrement au-dessus de celle de 2012 à la même heure (65,27% au final). L’opposition et plusieurs ONG ont toutefois dénoncé des milliers d’irrégularités destinées principalement à faire gonfler cette participation, allant de l’acheminement d’électeurs aux bureaux de vote aux bourrages d’urnes. Pour encourager les Russies à participer à ce scrutin sans suspense, les autorités avaient par ailleurs mené des campagnes massives d’information et d’incitation, facilitant le vote hors du lieu de résidence mais aussi, selon des médias, faisant pression sur les fonctionnaires ou les étudiants pour aller voter.