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Real et Barça affaiblis, clasico en crise?

Décisif mais terni: le clasico de Liga le plus important de ces dernières années, dimanche (21h00, 20h00 GMT), sera aussi le moins attractif, alors que le Real Madrid et le FC Barcelone tenteront de redorer l’image du match de clubs le plus suivi du monde.

Zinédine Zidane
L’entraîneur français du Real Madrid, Zinédine Zidane, lors du 8e de finale aller de la Ligue des champions face à Manchester City, à Madrid, le 26 février 2020 | AFP/Archives / PIERRE-PHILIPPE MARCOU

Deux points séparent le duo leader de Liga (Barça 55 pts, Real 53 pts), ce qui fait de ce clasico retour au Santiago-Bernabeu, comptant pour la 26e journée, un match pivot pour la fin de saison des deux mastodontes du football espagnol… surtout si le Barça gonfle son avance à cinq points.

Il sera, à coup sûr, sportivement plus significatif que celui de la saison dernière, où le Barça comptait déjà neuf points d’avance sur le Real Madrid, ou que celui de 2018, où les Catalans avaient un matelas de 15 points d’avance… Mais cette année, les deux équipes arrivent au clasico avec des dynamiques cassées, au bord du gouffre.

Canards boiteux

Ce clasico est une course de canards boiteux. Les deux équipes vont mal, a dit mercredi l’ex-attaquant du Real Jorge Valdano à la radio espagnole Onda Cero. Le Barça doit davantage son redressement au Real qu’à lui-même, a-t-il ajouté.

Le Real n’a pas le choix: il doit gagner. Il a beaucoup plus à perdre que le Barça, a abondé l’ex-coéquipier de Zinédine Zidane au Real Madrid, l’avant-centre Fernando Morientes.

La Maison blanche arrive au clasico particulièrement touchée par le 8e de finale de Ligue des champions perdu 2-1 contre le Manchester City du Catalan Pep Guardiola mercredi, et par l’absence de son attaquant-star Eden Hazard (victime d’une rechute de sa fracture de la cheville droite à Levante samedi dernier).

Le Barça, qui a récupéré la première place de Liga au profit de son éclatante victoire contre Eibar le week-end dernier (5-0, avec un quadruplé de Messi), et du revers des Merengue à Levante (1-0), est pour sa part plus affecté par les soucis extra-sportifs qui ont ébranlé l’institution catalane ces dernières semaines (dispute Abidal – Messi, affaire de manipulation d’opinion publique…).

Le recrutement express de l’avant-centre danois Martin Braithwaite souligne également les carences des blaugrana aux avant-postes (Luis Suarez et Ousmane Dembélé étant blessés jusqu’en mai et août), atténuées par le cache-misère Lionel Messi.

La fin de l’âge d’or?

Au Real, l’ombre de Cristiano Ronaldo continue de planer: d’abord parce que malgré le bon début de saison de Karim Benzema, Zinédine Zidane manque d’un vrai buteur pour assister l’ex-Lyonnais; ensuite parce que la rivalité historique du Portugais (transféré à la Juventus Turin à l’été 2018) avec Messi manque cruellement au Clasico.

Un sentiment de la fin d’une époque dorée, et un clasico en perte de vitesse.

Avant le triomphe de la Roja au Mondial-2010, onze internationaux espagnols avaient participé au clasico précédant la Coupe du monde. En décembre, lors du dernier clasico en date (0-0 le 16 décembre au Camp Nou), ils n’étaient que cinq, moitié moins.

L’aura internationale des deux clubs est moindre depuis que leurs résultats européens sont en berne: le Real (triple vainqueur sous Zizou en 2016, 2017 et 2018) a été éliminé par l’Ajax Amsterdam en 8e de finale de C1 l’an dernier, et le Barça n’a plus gagné la compétition depuis 2015.

Et le fair-play financier a restreint la force de frappe financière des deux clubs, désormais dépassés par les trésoreries des nouveaux riches comme Manchester City et le Paris Saint-Germain.

La preuve: l’été dernier, Eden Hazard a été la première recrue du Real à plus de 60 millions d’euros depuis James Rodriguez en 2014. Et le directeur exécutif du Barça Oscar Grau a affirmé cette saison que le Barça devait impérativement réduire sa masse salariale de 18 M d’€.

Malgré la perspective d’un clasico en déclin, l’espoir persiste: à 32 ans, le magicien Messi, meilleur buteur du championnat espagnol (18 buts), continue d’affoler les compteurs, et le clasico reste le match de clubs le plus suivi de la planète, avec plus de 650 millions de téléspectateurs potentiels à travers le monde.

Les deux équipes sont blessées, certes, mais le Barça et le Real ne sont jamais aussi bons que quand ils sont blessés. Le clasico de dimanche pourrait commencer à enterrer l’un des deux, ou donner un avant-goût de la passionnante bataille que pourraient se livrer les deux géants pour le titre national.

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