Cinq candidatures ont été admises à l’élection à la présidence de la FIFA, prévue le 26 février prochain. Qui sont Jérôme Champagne, Tokyo Sexwale, le Prince Ali, le Cheikh Salman et le Suisse Gianni Infantino, et quelles sont leurs chances ?
Le Prince Ali ben Al-Hussein (Jordanie, 39 ans)
Son profil : membre de la famille royale jordanienne, Ali ben al-Hussein est le fils de feu du roi Hussein. Il est l’actuel président de la Fédération jordanienne. Il s’est fait connaître lors de la précédente élection à la présidence de la FIFA, le 29 dernier, en mettant Sepp Blatter en ballottage au 1er tour avant de se retirer.
Ses atouts : il est apparu en mai dernier comme un des opposants majeurs à Sepp Blatter.
Ses défauts : s’il était parvenu à récolter 73 voix (contre 133 à Blatter) lors du précédent scrutin, c’est surtout parce qu’il bénéficiait du soutien de Michel Platini et de l’UEFA. Un soutien qu’il a depuis perdu, notamment après avoir qualifié le Français «d’homme du système». Il ne fait pas non plus l’unanimité au sein de la Confédération asiatique.
Ses chances : il en a beaucoup moins qu’en mai dernier.
Jérôme Champagne (France, 57 ans)
Son profil : il a d’abord mené une carrière de diplomate, en tant que secrétaire des Affaires étrangères. En 1998, lors de la Coupe du monde en France, il rencontre Sepp Blatter. Une fois élu à la présidence de la FIFA, le Suisse l’a nommé directeur international de l’instance, où il est resté onze années avant d’être évincé en 2010. Ennemi de Michel Platini, Champagne a été le premier à annoncer sa candidature à la présidence de la FIFA pour l’élection de mai, prenant tout le monde de vitesse. Mais il n’était pas parvenu à réunir les cinq parrainages nécessaires pour se présenter.
Ses atouts : le sérieux de son programme et sa connaissance de la FIFA (un potentiel soutien de Blatter).
Ses défauts : son manque de notoriété, son passé à la FIFA, sa proximité avec Blatter, son inimitié avec Platini et l’UEFA.
Ses chances : il en a à peine plus qu’en mai dernier. C’est-à-dire quasiment aucune.
Tokyo Sexwale (Afrique du Sud, 62 ans)
Son profil : sa vie est un roman. Mosimo Gabriel Sexwale, dit Tokyo Sexwale, a grandi à Soweto, le township de Johannesburg. Partisan de l’African National Congress (ANC), il a été incarcéré jusqu’en juin 1990. Son compagnon de cellule n’était autre que Nelson Mandela. Plus récemment, il a été ministre du Logement. Il est également devenu un homme d’affaires multimillionnaire. Sexwale était membre du comité de candidature de la Coupe du monde 2010.
Ses atouts : il ne vient pas du monde du foot, et apparaît donc comme un homme neuf. Il pourrait compter sur le soutien des fédérations africaines. Il jouit par ailleurs d’une image positive relative à son passé anti-apartheid.
Ses défauts : son expérience à la FIFA est limitée
Ses chances : elles sont réelles, surtout s’il parvient à séduire certaines fédérations européennes.
Cheikh Salman (Bahreïn, 50 ans)
Son profil : il est membre de la famille royale du Bahreïn. Président de la Confédération asiatique (AFC) depuis 2013, il occupe l’un des postes de vice-président de la FIFA. Après avoir annoncé sa candidature à quelques heures de la clôture des inscriptions, le Cheikh Salman, qui soutient Platini ces derniers mois, a déclaré vouloir «remettre la FIFA sur la bonne voie».
Ses atouts : il est le patron tout puissant de l’AFC, et bénéficiera du soutien des fédérations asiatiques. Il a l’expérience du fonctionnement de la FIFA et des confédérations du foot mondial.
Ses défauts : il avait été un partisan de l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar, dont les conditions font actuellement l’objet d’une enquête. Son rôle dans la répression du soulèvement démocratique de 2011 dans son pays fait également l’objet de critiques de la part d’organisations de défense des droits de l’Homme.
Ses chances : il fait figure de poids lourd de cette élection, et il le sera encore plus si la candidature de Michel Platini n’est pas validée début janvier.
Gianni Infantino (45 ans, Suisse)
Son profil : si vous avez déjà assisté à un tirage au sort d’une compétition européenne, vous avez sûrement aperçu Gianni Infantino. Avocat de profession, ancien secrétaire général du centre de recherche sur le sport (CIES), le Suisse a intégré l’UEFA en 2000. Il y a gravi les échelons jusqu’à devenir le bras droit de Michel Platini. Il est devenu le plan B de l’UEFA dans la course à la présidence en raison de la suspension de Michel Platini.
Ses atouts : il pourrait avoir le soutien de l’UEFA, il connaît les instances du foot.
Ses défauts : il manque de notoriété, c’est un proche de Platini.
Ses chances : un candidat soutenu par les fédérations européennes a du poids.