La justice a infligé mardi au procès d’une famille radicalisée du Loiret la peine maximale de dix ans de prison au fils parti en Syrie et qui avait appelé à d’autres attaques juste après celles de janvier 2015 à Paris.
La condamnation de Samy Rettoun, 22 ans, jugé en correctionnelle à Paris avec son père Farid, 58 ans, et son ancienne compagne Sana, 26 ans, pour association de malfaiteurs à visée terroriste, a été assortie d’une période de sûreté de moitié.
Le tribunal a suivi la réquisition de la procureure sur la peine au regard de l’extrême gravité des faits reprochés, mais pas sur la période de sûreté des deux tiers, notant que quelques éléments, notamment les évaluations récentes de l’accusé, laissent entrevoir un espoir et des évolutions positives.
Il a été plus clément envers son ancienne compagne Sana, 26 ans, qui l’avait rejoint en Syrie pour l’épouser. Elle a écopé de cinq ans de prison dont trois de sursis mise à l’épreuve, une peine aménageable assortie de diverses obligations mais qui va lui permettre d’éviter la prison.
Le troisième prévenu, Farid Rettoun, 58 ans, le père de Samy, a lui été condamné à 3 ans de prison dont 18 mois de sursis mise à l’épreuve, également aménageables et assortis d’obligations de suivi.
Accusé notamment d’avoir approuvé dans des messages les activités jihadistes de ses deux fils en Syrie, et aidé à y envoyer plusieurs jeunes Françaises, dont Sana, pour se marier avec eux, il a ainsi été laissé libre, contrairement à ce qu’avait réclamé la procureure.
Un ombre persistante a plané sur le procès: celle de Yacine, le fils aîné, battu par son père avec qui il avait des rapports très difficiles. Décrit par beaucoup comme radical et ultra-violent, il est en avril 2014, à 21 ans, le premier de la famille à partir pour la Syrie.
On ne sait ce qu’il est advenu aujourd’hui de celui qui a beaucoup combattu pour l’Etat islamique (EI) en Irak et Syrie.