« Simula », une innovation qui permet aux enseignants du secondaire comme à ceux du supérieur de préparer leurs enseignements et de corriger les exercices, voilà le logiciel développé par un doctorant au Département de Mathématiques et d’Informatique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Michel SECK, a offert à la postérité un outil qui simplifie l’enseignement des mathématiques au Sénégal et dans le monde.
Jusqu’ici, des pays africains étaient contraints de recourir au logiciel « Géogebra » fabriqué en France et qui ne prend pas en compte les réalités et les préoccupations des pays africains. L’outil, mis au point par le Sénégalais, est une révolution par rapport à « Géogebra ».
Avec le logiciel « Simula », l’utilisateur peut faire l’analyse, l’algèbre linéaire, les bases de Groebners, la théorie des nombres, les graphes 2D et 3D, la probabilité, la statistique, les réseaux arithmétiques et les codes correcteurs. Ce logiciel comporte près de 120.000 lignes de codes. « C’est une grande innovation en Afrique. A ma connaissance, c’est le premier logiciel conçu en Afrique. Il permet de simuler et de faire des mathématiques en ligne », démontre le Pr Sow.
En effet, ce logiciel facilite à la fois la transmission et l’acquisition des connaissances en mathématiques. L’élève, comme l’enseignant, peut tirer beaucoup d’avantages. « Il permet de faire directement des exercices de statistiques, de calcul des limites et des calculs de grandes puissances », présente son auteur qui travaille sur « La cryptographie, l’algèbre et ses applications ».
Avec « Simula », les élèves et les étudiants ont la latitude de faire des calculs et vérifier les corrections. L’ambition de Michel Seck, c’est de résoudre l’équation de l’accès aux Tic pour un grand nombre d’apprenants et d’enseignants. « Il m’a fallu aller à l’université pour utiliser les logiciels afin de faire les mathématiques. Je veux que ce logiciel soit librement accessible, qu’on l’utilise aussi bien dans les lycées que dans les universités. Ainsi, on pourra l’utiliser du secondaire jusqu’au niveau universitaire », souhaite-t-il.
Le processus de validation a été enclenché. Le Comité national de l’enseignement des mathématiques a presque donné son accord de principe. Il est probable que l’outil soit introduit dans l’enseignement à partir de cette année. « Jusqu’ici, il n’y a pas de Travaux pratiques (Tp) en mathématiques dans les universités. Or les Tp sont organisés en France. Aujourd’hui, ce logiciel rend possible l’organisation des Tp. Nous envisageons d’introduire les Tp en Licence 1, Licence 2 et Licence 3 à la Faculté des Sciences et techniques », avance le concepteur.
A travers cette innovation, l’informaticien veut inciter beaucoup de jeunes à aimer les sciences, notamment les mathématiques. C’est pour cela que, contrairement aux autres logiciels, un usager n’a pas besoin d’une formation minimale pour utiliser celui-ci. « On n’a pas besoin d’un pré-requis pour pouvoir utiliser ce logiciel à travers lequel nous voulons éveiller la culture scientifique chez les jeunes », souligne Michel Seck.
En tant qu’enseignant dans le cycle secondaire, il a répertorié les contraintes liées à l’enseignement de cette discipline dans des pays comme les nôtres. Ces contraintes n’ont pas favorisé la simplification de la transmission et de l’acquisition des connaissances dans cette discipline. « Ce logiciel est une calculatrice améliorée. L’étudiant et l’enseignant peuvent l’utiliser pour faire plusieurs opérations », décrit-il.