Méconnaissables, les champions du monde français ont attendu l’entrée en jeu supersonique de Kylian Mbappé et les dernières secondes pour sauver le match nul contre l’Islande (2-2), jeudi à Guingamp, devant un public breton conquis.
Les Bleus ont pourtant bien failli s’incliner pour la première fois de leur histoire contre les Islandais… Mais Mbappé était là pour provoquer le but contre son camp islandais (86e) puis marquer in extremis le penalty de l’égalisation (90e).
Le prodige parisien n’en finit plus de faire la différence, à l’image de son quadruplé contre Lyon (5-0) le week-end dernier en championnat.
Dans l’optique du match de Ligue des nations contre l’Allemagne mardi, autrement plus important sportivement que cet amical à Guingamp, Didier Deschamps avait choisi de préserver sa pépite au coup d’envoi, en raison d’une petite gène musculaire.
Je n’avais pas envie de prendre de risque et lui non plus. J’attendais aujourd’hui pour voir comment il se sentait à l’échauffement. Ca allait beaucoup mieux, a expliqué DD après le match.
Le sélectionneur a finalement décidé de le faire entrer à l’heure de jeu. Bien lui en a pris, à voir les déboulés de l’attaquant de 19 ans, à l’origine du premier but et à la conclusion du second, d’un penalty puissant après une main islandaise dans la surface.
10 buts…
Il devient ainsi le premier joueur de l’histoire de l’équipe de France à atteindre la barre des 10 buts en Bleu avant ses 20 ans, a relevé le statisticien Opta.
Jusqu’à son entrée, les Islandais méritaient tout simplement de gagner. Plus entreprenants, motivés et efficaces que les Français, visiblement guère intéressés par cette rencontre, ils avaient logiquement ouvert le score grâce à une frappe à ras de terre de Bjarnason (30e) et filaient vers un succès historique face à la France grâce à la tête d’Arnason (58e) sur corner.
Les champions du monde ont, de leur coté, complètement raté leur première partie de match.
Les rares Bleus qui auraient pu profiter de leur titularisation pour marquer quelques points en sélection ont été très décevants. Le Marseillais Florian Thauvin, hormis une frappe juste au-dessus du cadre, a raté son match.
L’attaquant du FC Barcelone Ousmane Dembélé a, lui, allumé quelques flammes mais, comme souvent, elles n’ont jamais suffi à trouver la faille et ont surtout ressemblé à des pétards mouillés.
A lui de prendre conscience de toutes les exigences du football de haut niveau, l’avait pourtant prévenu Didier Deschamps ces derniers jours.
Lloris sauveur
Et il s’en est fallu de peu pour qu’ils ne coulent peu avant la pause, quand le capitaine Hugo Lloris a réalisé une superbe triple parade à la 38e.
Rares joueurs à surnager, le milieu de terrain Steven Nzonzi s’est distingué par une jolie frappe juste avant la mi-temps tandis que Benjamin Pavard faisait son job dans le couloir droit.
Pour le reste, tout était raté ou presque. Puis il y a eu Mbappé. Grâce à lui, les Bleus surfent sur leur série de matches sans défaite. Ils n’ont plus perdu depuis le mois de mars et une défaite en amical contre la Colombie (3-2), soit une série de 14 matches.
Ils évitent une grosse fausse note et pourront vite oublier ce match amical pour se tourner vers l’Allemagne, un adversaire contre lequel il faudra livrer une tout autre prestation.
En prime, en marquant deux fois en fin de match, ils ont permis aux supporters bretons d’exulter.
Le public de Guingamp, fief du président de la Fédération Noël Le Graët, n’attendait que ça, à l’image de l’avant-match rythmé par la présentation de la Coupe du monde. Et surtout, il voulait voir… Mbappé.