Les jihadistes du groupe Etat islamique ont infligé un revers à l’armée syrienne en isolant Palmyre, moins d’une semaine après les célébrations par le régime et son allié russe de la reprise de la ville antique.
Après avoir perdu Palmyre (centre) le 27 mars, l’EI est parvenu mardi 10 mai “à couper la route entre Homs et Palmyre près de l’aéroport militaire de Tiyas après une attaque lancée à partir de l’est de Homs”, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les villes de Homs et Palmyre, cité antique inscrite par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité, sont contrôlées par le régime de Bachar al-Assad.
La coupure de cette route représente l’attaque la plus importante de l’EI depuis la reconquête de Palmyre par le régime avec l’appui de l’aviation russe, a déclaré le directeur de l’Observatoire, Rami Abdel Rahmane, faisant état de “violents combats” entre régime et EI.
Le groupe jihadiste “encercle Palmyre de tous les côtés sauf au sud-ouest”, selon lui. Ses combattants sont positionnés à 40 km à l’ouest de la ville, à 25 km à l’est, à 10 km au nord et à 12 km au sud. La route coupée est une “route principale” mais pas la seule entre Homs et Palmyre, a-t-il précisé.
Harcèlement et mobilité des jihadistes
La guerre est devenue extrêmement mouvante dans le désert syrien où l’EI mène une tactique de harcèlement contre l’armée en attaquant ses points faibles puis en se retirant lorsque le régime contre-attaque, pour lui infliger des pertes ailleurs. Toujours dans la même région, l’aviation du régime a bombardé les positions de l’EI autour du champ gazier de Chaer, au nord-ouest de Palmyre, capturé la semaine dernière par les jihadiste, selon une source militaire.
Dans la province de Homs, un soldat russe a succombé à ses blessures infligées il y a deux jours par des tirs de rebelles, selon l’armée russe.
Plus au nord, plusieurs quartiers rebelles et prorégime de la ville divisée d’Alep avaient été bombardés avant l’aube par les protagonistes, mais le calme est revenu dans la journée, selon des correspondants de l’AFP sur place. Un cessez-le-feu instauré en Syrie le 27 février sous l’égide de Moscou et Washington a volé en éclat le 22 avril à Alep avec la reprise de violents combats qui ont fait près de 300 morts. Une nouvelle trêve temporaire entre régime et rebelles avait été instaurée le 5 mai puis prolongée lundi jusqu’à mercredi 21 heures. .
Un cessez-le-feu maintes fois violé
Huit civils ont été tués à Alep, a indiqué le centre de coordination du ministère russe de la Défense, qui a relevé cinq violations du cessez-le-feu dans la ville. Deux civils ont été tués par une frappe aérienne du régime ayant touché leur véhicule dans un quartier rebelle d’Alep, a pour sa part indiqué la défense civile des régions rebelles.
Et selon l’OSDH, une femme et un enfant ont été tués par des bombardements dans le secteur ouest d’Alep qui est sous le contrôle du régime. On ignorait si ses morts faisaient partie des huit civils tués recensés par le ministère russe de la Défense.
Dans l’est du pays, sept civils dont un enfant ont été tués et des dizaines blessés dans des raids aériens du régime contre la localité de Shouhail, dans l’est de la province de Deir Ezzor contrôlée en majorité par l’EI, selon l’OSDH. Les raids ont visé notamment un établissement de santé, précisé l’ONG.