Mobile Technologie

Apple trop dépendant des accros à l’iPhone ?

Les ventes du smartphone et les bénéfices de la marque à la pomme ont fortement progressé au dernier trimestre. Mais les analystes s’inquiètent du poids de l’appareil et du marché chinois dans son chiffre d’affaires.

Apple Store
Dans un Apple Store parisien, le 25 septembre, jour du lancement de l’iPhone 6S. Jacques Demarthon. AFP

 

Que serait aujourd’hui Apple s’il n’avait pas créé l’iPhone en 2007 ? A voir le poids toujours croissant joué de ses smartphones dans ses résultats, on peut estimer que l’entreprise la plus chère au monde (674 milliards de dollars, soit près de 608,6 milliards d’euros) vaudrait aujourd’hui beaucoup moins d’argent. Après Google, Amazon et Microsoft, qui ont tous annoncé de très bons résultats trimestriels la semaine dernière, Apple confirme à son tour que Google, Apple, Facebook, Amazon (les «Gafa») n’ont pas fini de croître. Sur l’exercice décalé clos fin septembre, le bénéfice net s’est envolé de 35 %, à 53,4 milliards de dollars, et le chiffre d’affaires de 28 %, à 233,7 milliards de dollars, soit la «plus forte croissance absolue jamais enregistrée» par l’entreprise, s’est félicité son patron, Tim Cook. Rien qu’au dernier trimestre, les chiffres donnent le tournis : 11,1 milliards de bénéfices, en hausse de 31 %, et 51,1 milliards de chiffre d’affaires, en croissance de 22 %.

Ces chiffres illustrent également la dépendance croissante d’Apple à l’iPhone, qui a généré au dernier trimestre 62,5 % du chiffre d’affaires, avec 48 millions d’unités écoulées, soit 8,7 millions de plus qu’au trimestre précédent. L’impact du téléphone sur les résultats est d’autant plus grand que, si les ventes des ordinateurs Mac résistent plutôt bien (5,7 millions d’unités sur le dernier trimestre), celles de la tablette iPad, un autre produit star du groupe, ont encore reculé pour tomber juste en dessous des 10 millions d’unités. L’arrivée de l’iPhone 6 Plus, un smartphone doté d’un très grand écran, comme ceux du précurseur Samsung qui avait lancé cette mode, a certainement pesé sur les ventes de tablettes en cannibalisant l’iPad. Un nouveau modèle de ce dernier, doté d’un très grand écran, devrait sortir prochainement.

Autre dépendance croissante, celle au marché chinois, qui représente désormais le deuxième marché mondial d’Apple après les Etats-Unis, avec 24 % des ventes et le principal réservoir de croissance de la marque à la pomme. Les ventes d’iPhone y ont quasiment doublé en un, an à 12,5 millions d’unités, même si au troisième trimestre elles ont reculé de 700 000 unités par rapport au trimestre précédent. Faut-il y voir un signe du ralentissement de l’économie chinoise ? Une hypothèse rejetée par Tim Cook, selon lequel, «pour le moment, on ne ressent pas vraiment de différence». S’il ne lisait rien sur la Chine et s’en tenait aux seuls résultats des ventes et à la fréquentation de ses magasins, Tim Cook explique qu’il ne saurait pas «qu’il y a un quelconque problème économique en Chine».
Refus de communiquer les chiffres de vente de l’Apple Watch

Certains analystes s’interrogent sur la capacité des tout nouveaux modèles d’iPhone (6S et 6S Plus) à maintenir le rythme de croissance folle impulsé par leurs prédécesseurs (6 et 6 Plus). Les premières indications fournies par les résultats publiés mardi restent limitées, car les nouveaux appareils sont arrivés en magasins le 25 septembre seulement. Apple a dit en avoir écoulé plus de 13 millions d’exemplaires sur le premier week-end, et Tim Cook a assuré mardi qu’ils suscitaient «un fort intérêt dans le monde entier». Le patron d’Apple s’est dit persuadé que les ventes de l’iPhone progresseraient encore ce trimestre avec les fêtes de fin d’année. «Toute faiblesse dans les ventes d’iPhones sur le trimestre achevé fin décembre pourrait alimenter l’inquiétude que le cycle [de renouvellement, ndlr] des smartphones ralentit», prévenait pour sa part Colin Gillis, analyste chez BGC Partners, avant la publication des résultats d’Apple.

Apple a assuré que «les consommateurs sont très intéressés» par les programmes de financement qu’il commence à proposer aux Etats-Unis, avec notamment un abonnement mensuel permettant d’échanger chaque année son iPhone contre un nouveau modèle. Une tendance forte du marché américain où les opérateurs télécoms ont cessé de subventionner les achats de smartphones.

Apple cherche aussi à se diversifier, avec une première montre connectée (Apple Watch) lancée en avril aux premiers résultats mitigés – la société a refusé de communiquer ses chiffres de vente – et une mise à jour du boîtier de streaming Apple TV, dont les commandes viennent de s’ouvrir. La marque à la pomme mise également sur ses nouveaux services dans la musique (Apple Music compte déjà 6,5 millions d’abonnés payants) ou les paiements (Apple Pay). Après les Etats-Unis et le Royaume-Uni, Apple Pay va s’allier à American Express pour s’étendre cette année au Canada et à l’Australie, puis à l’Espagne, Singapour et Hongkong l’an prochain. Ces nouveautés n’ont cependant qu’un effet très limité aujourd’hui sur les résultats, mais l’espoir est qu’elles puissent compenser à terme un potentiel ralentissement des revenus tirés de l’iPhone.

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