Le 17 mai 2025, le Burkina Faso a inauguré le mausolée du capitaine Thomas Sankara et de ses douze camarades assassinés en 1987.
La commémoration à Ouagadougou, en présence du président de la République, le capitaine Ibrahim Traoré, et de ministres du gouvernement, sur les lieux mêmes de leur assassinat, a eu une forte résonance pour les Burkinabè et tous les admirateurs de la révolution Sankara sur l’ensemble du continent africain.
Une date et un lieu symboliques
Le 17 mai est une date d’inauguration hautement symbolique. Les grandes manifestations anti-impérialistes organisées par Thomas Sankara, Premier ministre de l’époque, le 17 mai 1983, ont finalement propulsé la Révolution démocratique et populaire (RDP) et Sankara au pouvoir.
L’ouverture du mausolée en ce jour permet aux dirigeants actuels d’établir un lien spectaculaire entre les idées révolutionnaires de Sankara et la lutte continue pour la dignité et la souveraineté au Burkina Faso.
Vision architecturale : Inspirer l’avenir et célébrer l’héritage
Le tombeau, partie initiale du projet global du Mémorial Thomas Sankara, a été créé par le grand architecte Francis Kéré, lauréat du prix Pritzker. Le complexe sera un environnement vivant pour l’apprentissage, le rassemblement et la contemplation, ainsi qu’un mémorial. Le terrain de 20 hectares accueille un musée, une bibliothèque, une salle d’exposition et des zones d’engagement public en plus des tombes.
La tour de 87 mètres, qui devrait être achevée en 2028, sera un nouveau symbole époustouflant de la ville de Ouagadougou. La pente sinueuse de la tour offre aux visiteurs une ascension physique et symbolique à travers les notions d’indépendance, d’égalité sociale et d’unité panafricaine de Sankara, symbolisant ainsi le voyage difficile, mais qui en vaut la peine, de la révolution.
Un souvenir vivant
Sur un post du Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, le président Traoré a souligné que le mausolée est « un symbole vivant de l’esprit révolutionnaire du Burkina Faso et de sa quête incessante de l’autodétermination », mais pas seulement un monument au passé.
Le mémorial se veut un lieu de réflexion, d’inspiration et d’apprentissage, avec la garantie que les valeurs cultivées par Sankara – l’intégrité, la dignité, le civisme et le patriotisme – seront transmises aux générations futures.
L’architecture du site illustre les compétences locales et les méthodes naturelles, concrétisant ainsi l’idée de Sankara d’un Burkina Faso fort et autosuffisant. Les rues entourant la tombe ont été baptisées du nom des douze amis de Sankara, perpétuant ainsi leur mémoire dans la vie du pays.
Signification culturelle et politique
L’inauguration a lieu dans une période de crise politique et de défis au Burkina Faso, y compris les préoccupations persistantes en matière de sécurité et la controverse sur l’identité nationale. Pour d’autres, le mausolée rappelle l’idéologie anticoloniale et panafricaine de Sankara, à la fois appel à l’unification et mémorial de projets révolutionnaires inachevés.
En s’agrandissant, le Mémorial Thomas Sankara deviendra un mémorial national et un phare d’inspiration pour tous les Africains qui aspirent à la justice, à la liberté et à la souveraineté.
Le mausolée du capitaine Thomas Sankara est la preuve de son héritage durable de leadership et de sacrifice. Monument avant tout, il est un espace vivant pour la mémoire collective, la réflexion et la quête continue des valeurs que Sankara a sacrifiées au Burkina Faso et à l’Afrique.
