Un chercheur de l’université du Michigan considère que les entretiens d’embauche sont inutiles, car ils ne permettent pas d’évaluer correctement les performances potentielles d’un candidat sur le long terme.
Lors du processus de recrutement, une fois passée l’étape du CV et de la lettre de motivation, vient immanquablement le traditionnel entretien d’embauche. Une erreur, selon Richard Nisbett, professeur de psychologie sociale à l’université du Michigan, qui remet en cause l’utilité de ces entrevues dans une tribune publié par le quotidien britannique The Guardian .
Richard Nisbett y développe l’idée que ces rencontres presque obligatoires entre une entreprise en recherche d’un nouvel employé et un candidat en recherche d’un emploi sont statistiquement «inutiles», car elles ne permettent pas de juger réellement la valeur d’un candidat. «Vous avez à peine plus de chances de choisir le meilleur candidat via ces entretiens qu’en jouant à pile ou face» estime-t-il.
Pour soutenir son argumentation, Richard Nisbett s’appuie sur «la loi des grands nombres», une loi statistique selon laquelle plus un échantillon tiré d’un ensemble est grand, plus il est représentatif de la réalité de cet ensemble. Selon cette loi, le ou les entretiens d’embauche qui auront lieu entre un employeur et un candidat sont largement insuffisants pour permettre de résumer correctement les compétences de ce candidat.
«Mon conseil? Ne pas faire d’entretiens du tout»
Au contraire, les diplômes et lettres de recommandations d’anciens employeurs sont, selon le chercheur, des indices très sérieux de la satisfaction qu’obtiendra son employeur futur. «Une entrevue représente un très petit échantillon du comportement global du candidat, tandis que les références résument un grand nombre de facettes de ce comportement» explique Richard Nisbett. De plus, le chercheur affirme que la forme que prend un entretien d’embauche favorise largement les personnes extraverties, «mais que pour la plupart des emplois, l’extraversion n’est pas ce qui est recherché».