La foudre a provoqué de très nombreux feux de forêt dans cet Etat de l’Ouest américain, qui dénombre cinq morts. Ces incendies sont de plus en plus fréquents.
Plus de 100 000 personnes ont été forcées d’évacuer leur domicile en Californie, en proie à certains des pires incendies de son histoire, et dont des zones entières étaient recouvertes d’épais nuages de fumée, vendredi 21 août. Les incendies déclenchés par une dizaine de milliers d’éclairs, alimentés par une chaleur qui bat des records et une faible humidité, ont déjà coûté la vie à au moins cinq personnes, selon les autorités locales.
Le « LNU Lightning Complex », l’un des plus grands brasiers, avait fait partir à lui seul près de 90 000 hectares en fumée vendredi matin. Il menaçait notamment les vignes des comtés de Napa et de Sonoma, déjà exposés à de pareils incendies au cours des dernières années.
Les risques d’infection au nouveau coronavirus poussaient par ailleurs certaines des 119 000 personnes évacuées à trouver refuge dans des parkings ou au bord de plages plutôt que dans les centres d’hébergement proposés par les autorités. Dans la ville côtière de Santa Cruz, les autorités ont demandé aux touristes de rentrer chez eux afin de proposer des lits d’hôtel aux personnes fuyant les feux.
Le gouverneur fait le lien direct avec le changement climatique
Daniel Berlant, représentant de l’agence de prévention californienne des incendies, a loué les efforts des pompiers au cours des dernières vingt-quatre heures : « Ils font des progrès, mais les conditions météorologiques ne nous aident pas. » La Californie a recensé le 16 août ce qui pourrait être la troisième température la plus chaude jamais enregistrée sur Terre : 54,4 °C dans la Vallée de la Mort. Si le mercure doit légèrement baisser au cours du week-end, le risque de nouveaux orages, et donc de foudre, laisse l’agence en « état d’alerte ».
Dans un discours à la convention démocrate jeudi, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a insisté sur le lien de causalité direct entre le changement climatique et ces incendies. « Le changement climatique est une réalité, a-t-il assuré. Si vous n’y croyez pas, venez en Californie. »
Lors d’un point presse vendredi, le gouverneur a fait savoir que des pompiers du Texas, du Nouveau-Mexique et de l’Oregon avaient été envoyés en renfort et que d’autres Etats devaient aussi apporter leur aide. Plus de 312 000 hectares ont été décimés en Californie depuis le début de cet épisode, principalement dans des zones non habitées.
Ces feux, qui intervenaient habituellement entre août et novembre, sont devenus plus fréquents et plus importants en Californie au cours des dernières années, en raison notamment du changement climatique. L’incendie le plus meurtrier de l’histoire de la Californie, surnommé « Camp Fire », a eu lieu en novembre 2018 dans le nord de l’Etat. Il avait fait 86 morts.
Les fumées d’incendies ont aussi entraîné des alertes à la pollution de l’air, notamment dans la baie de San Francisco. Les services météorologiques américains s’attendaient à ce que le ciel reste « brumeux et enfumé », au moins « à court terme ».