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Pape François : « Un jeune a quelque chose d’un prophète »

EXTRAITS INÉDITS. « Le Point » publie en exclusivité des passages du livre du pape François, « Dieu est jeune », à paraître en France le 22 mars.

Pape François
À 81 ANS, Jorge Bergoglio a conversé avec un homme de 32 ans, le journaliste et écrivain italien Thomas Leoncini. © Daniel Garzon / Anadolu Agency

« Dieu est jeune ! » L’assertion est signée de la main du pape François, l’une des personnalités les plus populaires, l’un des leaders les plus influents sur la planète, et, en l’occurrence, un homme de 81 ans qui s’adresse à un autre homme de 32 ans, le journaliste et écrivain italien Thomas Leoncini. Pour le pape, « Dieu est jeune » « parce qu’Il est toujours neuf », parce qu’Il est « l’Éternel qui n’a pas de temps, mais qui est capable de se renouveler, de rajeunir continuellement et de rajeunir toutes choses ». C’est ce qu’on peut lire dans un livre* à paraître le 22 mars en France aux éditions Robert Laffont et Presses de la Renaissance.

Non, François ne cède pas à la mode du jeunisme, qu’il honnit : il a d’ailleurs quelques paroles savoureuses sur ces adultes qui refusent de grandir, font « copains-copains » avec leurs enfants, s’adonnent à la chirurgie esthétique… C’est en homme qui accepte son âge pour l’expérience et la sagesse qu’ils lui confèrent que François s’adresse à ceux qui lui succèdent au monde. Le livre paraît en même temps que se réunissent à Rome 300 jeunes du monde entier pour préparer le prochain synode prévu en octobre 2018.

Ces adultes en « grande concurrence » avec les jeunes

Petit-fils d’immigrés italiens, l’Argentin Jorge Bergoglio a vécu une enfance heureuse à Buenos Aires, que ces biographes ont tous évoquée, au milieu des bandes joyeuses qui serpentaient dans son quartier de Flores, des échanges bruyants dans les cages d’escalier et des grandes tablées où se mêlaient toutes les générations. Prêtre, archevêque, pape, il ne perdra jamais une occasion de mettre en avant l’âge, l’expérience, la vieillesse pour promouvoir la mémoire, la transmission au cœur d’univers qui ont tendance à l’oublier, préoccupation que l’on retrouve davantage chez les peuples autochtones d’Amazonie – dont ce pape se fait aussi le protecteur – que dans nos sociétés post-modernes dites civilisées.

Ce pape missionnaire, inlassable arpenteur des périphéries tant géographiques que sociales et humaines, promoteur d’une « culture de la rencontre », veut s’appuyer sur le dialogue intergénérationnel pour étendre sa « révolution de la tendresse ». Le salut des vieux est de transmettre la mémoire et d’être de « véritables rêveurs de l’avenir », celui des jeunes est de se saisir de leur expérience pour « les porter en avant dans la prophétie ».

Dialoguant avec un chercheur en sociologie et en psychologie, le pape, homme de terrain et d’action, se fait sociologue. Il déplore que les jeunes grandissent dans « une société sans racines », où « entrer dans la maturité » est perçu comme « un mal » et où, trop souvent, les adultes se mettent en « grande concurrence », voire « rivalité » avec les jeunes et même les très jeunes – « un leurre », dit le pape, « le jeu du diable ». Père de tous, il commence, humilité bouleversante, par demander pardon aux jeunes « parce que nous ne les prenons pas toujours au sérieux ». Or, lui, dans ce dialogue, traite son interlocuteur d’égal à égal. C’est la grande force de ce leader qui, fruit d’un long compagnonnage avec Les Exercices spirituels d’Ignace de Loyola, cherche toujours à établir un contact personnel, y compris dans ses conversations avec un puissant ou même une foule immense. C’est la sève de sa popularité et de son influence.

Migrants, changement climatique et harcèlement

François parle avec Thomas, mais il ne sermonne jamais. Il transmet une expérience, une vie, sa vie, en tâtonnant. Il se confie avec une sincérité émouvante. Il répond à toutes les questions, des bouleversements climatiques aux migrants, mais aussi, par exemple, sur le harcèlement, et invite au passage à « se réjouir des grands pas en avant accomplis par la technologie et par la science ». Il reconnaît aussi une « espérance agnostique » – « Il suffit d’un homme bon pour qu’il y ait de l’espoir ».

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