Percée sans précédent du FN, en tête dans six régions

Le Front national se classe dimanche largement en tête du premier tour des élections régionales avec quelque 30% des suffrages en France métropolitaine, devant la droite alliée aux centristes, reléguant la gauche loin derrière. Le FN est premier dans six régions métropolitaines, les Républicains et leurs alliés centristes dans quatre, et le Parti socialiste et ses alliés dans deux, selon des estimations Ifop-Fiducial et Ipsos-Sopra-Steria. /Photo prise le 6 décembre 2015/REUTERS/Pascal Rossignol

PARIS (Reuters) – Le Front national est arrivé dimanche largement en tête du premier tour des élections régionales avec quelque 30% des suffrages en France métropolitaine, devant la droite alliée aux centristes, reléguant la gauche loin derrière.

Le Front national se classe dimanche largement en tête du premier tour des élections régionales avec quelque 30% des suffrages en France métropolitaine, devant la droite alliée aux centristes, reléguant la gauche loin derrière. Le FN est premier dans six régions métropolitaines, les Républicains et leurs alliés centristes dans quatre, et le Parti socialiste et ses alliés dans deux, selon des estimations Ifop-Fiducial et Ipsos-Sopra-Steria. /Photo prise le 6 décembre 2015/REUTERS/Pascal Rossignol

Sur 82% des inscrits, le FN obtient 29,71% des suffrages, la droite et ses alliés centristes 26,54% et le Parti socialiste et ses alliés 22,93%, selon le ministère de l’Intérieur.

Le parti de Marine Le Pen est premier dans six régions métropolitaines : Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Alsace-Lorraine-Champagne Ardenne, Centre-Val-de-Loire, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et Bourgogne-Franche-Comté.

Les Républicains et leurs alliés centristes (UDI-MoDem) sont en tête dans quatre régions (Normandie, Ile-de-France, Pays de la Loire, Auvergne-Rhône-Alpes), et le PS et ses alliés dans trois (Corse, Bretagne, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes).

Le PS a annoncé le retrait de ses listes en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et PACA. Le sort des listes PS en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine est également dans la balance.

La gauche est le dernier rempart de la France républicaine contre l’extrême droite xénophobe, a dit le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui a dénoncé la décision du président des Républicains, Nicolas Sarkozy, d’exclure retrait ou fusion de listes au second tour.

Il a exhorté à l’union Europe Ecologie-Les Verts et le Front de gauche, partis en cavalier seul dans plusieurs régions.

NI RETRAIT NI FUSION, DIT SARKOZY

En Ile-de-France, les listes de droite conduites par Valérie Pécresse totalisent 31%, selon des estimations TNS Sofres, devant le PS emmené par Claude Bartolone, qui obtient 25%. En troisième position, les listes FN sont créditées de 18,5%.

S’estimant en mesure de conserver ce bastion de la gauche depuis 1998, Claude Bartolone a invité au plus large rassemblement entre la gauche et les écologistes. Je suis fier que nous ayons résisté à la morsure du Front national, a dit le président de l’Assemblée.

La participation s’est inscrite en hausse par rapport au premier tour du précédent scrutin de 2010, qui avait été marqué par un taux d’abstention record de 53,63%. Au total, 50,92% des 44,6 millions d’électeurs se sont déplacés aux urnes, selon un décompte de 80% des inscrits, une mobilisation qui a profité au parti de Marine Le Pen, alors que l’exécutif escomptait un sursaut citoyen trois semaines après les attentats de Paris.

Le FN bat de nouveau son record en termes de score national après les 25,25% (5,1 millions de suffrages) obtenus au premier tour des départementales de mars dernier. Ses résultats confirment l’ancrage local du parti lepéniste, qui s’est donné pour priorité de conforter son maillage territorial pour aborder en position de force l’élection présidentielle de 2017.

A gauche comme à droite, les états-majors se retrouvent confrontés à l’impossible équation du second tour, miné par les triangulaires avec l’extrême droite.

Le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, a réitéré son refus de tous retrait ou fusion des listes LR-UDI-MoDem pour faire barrage au FN.

C’est un nouveau signe d’une profonde aspiration des Français à voir les choses changer dans notre pays, a-t-il déclaré, déjà l’esprit à la présidentielle. Ce message s’adresse à nous aussi. Il nous faut entendre et comprendre l’exaspération profonde des Français.

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