Le président déchu Ali Bongo et sa famille s’exilent en Angola

Ali Bongo, ancien président du Gabon, lors de la conférence sur la sécurité climatique à Londres, le 22 mars 2012. Source: Flickr

Déposé par un coup d’État militaire en août 2023, le président gabonais déchu Ali Bongo Ondimba a quitté le Gabon et est arrivé en Angola avec sa femme Sylvia et son fils Noureddin.

Ce départ spectaculaire, qui marque un nouveau départ dans le paysage politique gabonais en crise, intervient après des mois de détention et une pression internationale croissante en faveur de la libération de la famille.

De la détention et de l’assignation à résidence à l’exil

Ali Bongo, qui dirige le Gabon depuis 2009, a d’abord été assigné à résidence à Libreville à la suite du coup d’État de 2023 perpétré par le général Brice Oligui Nguema. Sa femme et son fils ont été détenus dans des cellules souterraines du palais présidentiel avant d’être assignés à résidence le 9 mai 2025.

Alors que leurs avocats ont qualifié leur arrestation d’illégale et d’arbitraire, Sylvia, 62 ans, et Noureddin, 33 ans, ont été inculpés de blanchiment d’argent et de détournement de fonds, deux chefs d’accusation sur lesquels ils n’ont rien dit publiquement.

Des membres du clan Bongo ont également accusé de sévices et de tortures durant leur captivité, allégations rejetées par l’actuel président, Brice Oligui Nguema.

Le clan Bongo aurait quitté le Gabon jeudi matin à l’aube ; son arrivée à Luanda, en Angola, a été confirmée par la présidence angolaise dans un communiqué officiel et par des photos de son accueil à l’aéroport.

Le rôle de l’Union africaine dans la médiation mondiale

Suite à une action diplomatique, notamment de la part du président angolais João Lourenço, président de l’Union africaine, la famille Bongo a été libérée et réinstallée.

Les récentes discussions de Lourenço avec le président Nguema ont garanti la libération de la famille. Auparavant, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avait demandé que la famille Bongo soit libérée immédiatement et que des garanties concernant leurs droits et leur sécurité soient émises.

Le Gabon, qui avait été suspendu de l’UA à la suite du coup d’État, a été rétabli en avril 2025, une fois ces conditions remplies.

Ambiguïtés juridiques et conséquences politiques

Sylvia et Noureddin Bongo s’étant rendus en Angola, il n’est pas certain que des poursuites judiciaires soient engagées.

Ali Bongo lui-même n’a pas encore été inculpé, mais les difficultés juridiques rencontrées par son clan reposent sur des années d’allégations de corruption et d’accumulation de richesses personnelles au cours de leurs 55 années de règne sur le Gabon – une période marquée par de profonds contrastes entre les richesses pétrolières du Gabon et une pauvreté abjecte.

Après avoir remporté près de 95 % des voix lors des élections d’avril 2025, le président sortant Brice Oligui Nguema, issu d’un coup d’État, a récemment prêté serment pour un mandat de sept ans.

Tant les Gabonais que les étrangers ont suivi de près l’approche de son gouvernement dans l’affaire de la famille Bongo comme baromètre de l’attachement du Gabon à l’État de droit et aux droits de l’homme.

Une nouvelle ère pour le Gabon et les Bongo

L’exil d’Ali Bongo et de sa famille en Angola marque la fin d’une période historique de la politique gabonaise.

Mettant fin à la dynastie d’une famille qui a dominé le Gabon pendant plus de cinq décennies, Ali Bongo succède à son père Omar Bongo en 2009.

Alors que le Gabon entame une nouvelle ère sous le règne du président Nguema, leur position juridique et leur influence politique sont encore incertaines au moment où ils s’installent en Angola.

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